Le Death Métal peut il mener à tout ?...En tous cas, il possède la capacité de mener au Hard Rock Gothique, au Métal Gothique, au Love Métal, ou au Métal Easy Listening, tout dépend comment ont été classés les quatre premiers albums d’Entwine selon les avis des uns et des autres.
En effet, ce groupe finlandais, lorsqu’il s’est formé en 1995, se déclarait adepte de l’école Death. Pour tout vous dire, cette intention n’a duré qu’un déjeuner de soleil. Le temps de pondre deux démos et hop (!), nous voilà en 1999 et les jeunots, qui sortent leur premier album, sont passés à autre chose (voir les genres listés ci-dessus) en opérant une incursion du côté plus abordable de la force, commercialement parlant. Bienvenue au Métal Gothique.
Deux ans plus tard, lors de la sortie de « Gone », on constate de nouveau une évolution musicale. Les mélodies mélancoliques apparaissent, l’ambiance devient plus Pop. Le Love Métal n’est pas loin.
En 2006, après la sortie de « Fatal Designs », les Lahti’s boys se séparent de leur claviériste/chanteuse Riita et, comme si la dame avait emporté avec elle quelques douceurs câlines, l’album ici chroniqué adopte un ton un tantinet plus dur que ses prédécesseurs. Non pas qu’Entwine soit revenu à ses tout premiers amours (ai-je entendu un growl de mécontentement au fond de la classe ?), mais il est clair que ça sent un peu plus le rock énervé.
N’ayant pas le souhait de voir nos lecteurs adeptes des musiques « du Centre » stopper nette leur lecture après avoir perdu en chemin les pt’its gars « de l’Extrême », je rassure les premiers tout de suite : Entwine manie encore parfaitement les envolées mélodiques bien accrocheuses (ça y est j’ai perdu mon dernier Death Métalleux, j’entends le son de sa massue traînant sur le sol s’évanouir au loin…).Tant pis pour lui, il aura raté le massif « Dying Moan » (« gémissement mourant »…tout un programme) doté malgré tout d’une entêtante mélodie, le trépidant et arabisant « Soul Sacrifice » (« sacrifice d’âme »…charmant) limite épique sur le refrain et son final symphonique, l’entraînant « Dead by Silence » (« mort par silence »…joyeuse fin) et son rythme bien rentre-dedans et les riffs Doom du fracassant – bon sang quel break on dirait Black Sabbath ! – d’« Hollow » (« creux »…pas forcément rassurant).
Quand à l’amateur des musiques « du Milieu », il a eu raison de rester parmi nous car il saura ainsi profiter, en se dotant de cet album, de la lumineuse mélodie de « Beautifully Confined » (« admirablement confiné »…ça parle de suite), du galvanisant « Strife » (« conflit »…forcément), du poignant « Lost in my Denial » (« perdu dans ma dénégation »…c’est s’la oui) et son final époustouflant, du Musesque « Gread of Mankind » (« avarice d’humanité »…que du positif), du fort mélodieux « Caught by Desire » (« attrapé par le désir »…une petite lueur d’espoir ?) et son refrain sacrément porteur et du vraiment magnifique dernier morceau « Say Goodbye » (« dis au revoir »…ça se termine pas gaiement).
Voici donc un album de repli vers un son moins gentillet pour Entwine, ce qui va déplaire aux amateurs de douceurs, et ce d’autant plus que cet opus est de ce fait moins porté sur les belles mélodies. Ces déçus ne le seront qu’à moitié car il y a tout de même de quoi grimper aux rideaux dans ces dix titres. Ce retour aux travaux de force devrait par contre interpeller les adeptes des musicalités musclées, car les tendances pachydermes sont souvent à l’honneur sur ce « Painstained ».
Comme vous avez pu le constater à la lecture de mes essais de traduction des titres de cet opus, en ce qui concerne l’ambiance des morceaux c’est pas 14 juillet ! Mais ceci ne gêne en rien les plaisirs ponctuels que nous apporte l’écoute de ce cinquième essai d’Entwine qui, à mon goût, est tout de même un tantinet moins goûtu que ses voisins du bac à disques.