Après un « Saviour » qui lui faisait quitter ses racines metal et le détachait totalement de ce qu’il avait pu faire d’avec Anathema, Ducan Patterson fait son retour en 2003 avec Lights Out. Un rapide coup d’oeil aux titres et à la pochette peut donner une vague idée de la joie de vivre contenue dans cet album. Ames suicidaires, ce dernier n’est pas fait pour vous...
Et les deux premières pistes ne sont pas là pour permettre un quelconque changement d’opinion... Paroles suscurées par une voix féminine et une voix masculine, mélodie simplifiée à l’extrême jouée au piano puis à la guitare sèche, des accords de claviers - tout comme les samples - oppressants. Voila pour la mise dans l’ambiance.
Le coté Trip-Hop de Savior a disparu, remplacé par un style épuré, intimiste dans le genre No-Man. Sauf que la sensation de bien-être que l’on pouvait retrouver sur un « together we’re a stranger » est remplacée par un malaise persistant tout le long de l’album. Voix féminines et masculines chevrotantes, sons synthétiques stridents, percussions lourdes, guitares torturées s’additionnent pour plonger l’auditeur dans une sorte de torpeur comateuse des plus étranges. Les textes ne sont pas en reste pour mettre l’ambiance. Entendre «Final Solution» une bonne vingtaine de fois est loin d’apporter joie et gaieté.
Heureusement, toute lumière n’a pas complètement disparu de cet opus. Quelques réminiscences à Alternative 4 (qui n’était pas non plus un modèle de bonheur) se font parfois ressentir dans les moments plus mélancoliques que sombres. Si l’on arrive à adhérer à son ambiance très souvent glauque ou pleurante, le principal défaut de Lights Out est son coté répétitif. Les mélodies et phrasés sont très souvent rabachés à tel point que l’on en vient parfois à zapper la piste.
Encore un album dont les avis devraient être partagés mais qui ne laissera certainement pas indifférent.