Quatre ans après son premier album, le groupe transalpin Daedalus refait surface avec "The Never Ending Illusion". Après quelques changements notoires de maisons de disques, chanteur et guitariste, le combo parviendra-t-il à s'imposer comme une nouvelle valeur montante en provenance d'Italie ?
En premier lieu, ce nouvel album se démarque du précédent en terme de style choisi par Daedalus. Résolument ancré dans les frasques du métal progressif à légère tendance expérimentale, "The Never Ending Illusion" bénéficie légitimement d’une production, qui, sans être complètement innovante dans le domaine, confère une réelle efficacité à l’ensemble. Cette atmosphère à forts relents métalliques est à mettre au crédit de Roland Grapow, l’ex guitariste d’Helloween et Masterplan, qui a tenu les manettes pendant l’enregistrement des dix compositions ornant cette nouvelle production du groupe.
Les musiciens ont très bien capté la logique de construction imputée par la tendance issue du métal progressif. Forts d’une technique individuelle plutôt bien maîtrisée, ils ne se privent pas d’asséner breaks et autres changements de tempo sur la majorité des titres proposés. Seulement, les introductions se livrent tout de même un peu trop souvent aux sempiternels duels entre "le" riff de guitare et les claviers parfois légers et à la limite du vaporeux. Et à ce petit jeu là, rien n’est moins sûr que de voir s'installer une certaine forme de lassitude face à l’auditeur pourtant bienveillant et souvent prêt à fournir quelques efforts… En effet, la majorité des plages donnent l’impression de toujours reposer sur un même riff qui ne brille pas forcément par son originalité. Comme quoi à lui seul, un capital technique pourtant acquis suffit tout juste à convaincre. Quant au chanteur, son timbre intéressant manque cependant de puissance surtout sur des refrains assez simplistes et prévisibles au possible.
Mais malgré ces quelques faiblesses, tout n’est pas si noir sur ce tableau nommé "The Never Ending Illusion" dont l’artwork demeure au passage relativement plaisant. L’instrumental "Horizon In A Box" démontre toute la capacité du groupe à intégrer des sonorités acoustiques fort bien amenées par le guitariste. Le titre éponyme se démarque également par sa longueur et là encore, le soliste impose tout son talent. La ballade mélancolique sur fond de guitare acoustique "Mare Di Stelle" reflète la face tranquille de Daedalus avec beaucoup d’humilité.
"The Never Ending Illusion" nous propose un groupe talentueux à la recherche de sa véritable identité. Cette jeune formation tente de tirer vers elle un morceau de la couverture imposante déployée par l’incontournable formation phare du métal progressif, Dream Theatre. Daedalus dispose d’un potentiel palpable qu’il conviendra de mettre à profit sur ce qui sera certainement sa prochaine production discographique. Cependant, et pour répondre à la question initialement posée, le contenu de "The Never Ending Illusion" risque d’être un peu juste en terme d'accroche pour nous faire patienter encore pendant quatre ans.