Hammerfall est considéré légitimement comme un pilier du heavy métal scandinave. Après un album de reprises intéressant en forme d’hommage à de nombreuses et diverses formations parfois très influentes sur sa musique, le combo du grand Oscar Dronjak tient tout particulièrement à remettre les pendules à l’heure avec ce nouvel album baptisé pour l’occasion "No Sacrifice, No Victory".
Ce titre ressemble d’ailleurs à une sorte de profession de foi sans doute liée aux frasques pas toujours heureuses dont Hammerfall a fait les frais entre 2007 et 2008. Mais quoi qu’il en soit, le groupe semble soudé comme jamais autour de son fondateur et principal compositeur. Et la présence de l’indéboulonnable Charlie Bauerfeind à la production renforce davantage cet esprit de famille très utile et appréciable après une période difficile.
Bien entendu, le contenu de "No Sacrifice, No Victory" s’en ressent tout particuièrement et de ce fait, Hammerfall n’hésite pas à dégainer l’artillerie lourde. Toujours sous l’effet du heavy/power metal aux lignes mélodiques bien senties fidèles à la marque de fabrique Oscar Dronjak, les onze compositions de cette nouvelle production devraient en toute logique combler les amateurs de décibels. Les riffs plombés et salvateurs se taillent la part du lion, largement démontrée par des morceaux de bravoures comme "Any Means Necessary" ou encore "Life Is Now" agrémenté d’une ligne de basse incisive et percutante. Si une question vient à se poser quant à l’intégration du soliste et ex "The Poodles" Pontus Norgren, la réponse tombe sous le sens à l’écoute de l’instrumental très accrocheur qu’est "Something For The Ages". Ce six cordiste y fait preuve d’une virtuosité technique qui ne se dément à aucun moment et parvient même à surpasser son prédécesseur.
Hammerfall fait jouer sur l’alternance entre des tempos médiums bien appuyés à l’image du titre éponyme et des rythmes rapides illustrés par "Légion", où d’ailleurs les parties de batteries n’ont rien à envier à Mike Terrana, mais également "One Of A Kind" dans lequel apparaît le guitariste d’In Flames Jesper Strömblad. Et cerise sur le gâteau, les refrains guerriers et autres chorus viriles inondent d’efficacité cette galette fort réjouissante. Le groupe s’octroie même un petit plaisir personnel par l’intermédiaire de la reprise, très fidèle à l'originale, de "My Sharona" des illustres américains The Knack. L’incursion d’une power ballade de type "Between Two Worlds", à la majestueuse introduction d’orgue signée Jens Johansson, permet de souffler un peu après la déferlante d’énergie imposée par les titres précédents.
Même si "No Sacrifice, No Victory" ne se détache absolument pas des influences de groupes majeurs à l'image d'Accept ou Judas Priest et comporte malgré tout quelques titres plus convenus, comme par exemple "Bring The Hammer Down" et "Hallowed Be My Name", il affiche clairement un come back réussi de la part d’Hammerfall. Et si les détracteurs du genre y trouveront tout de même de quoi apporter des bribes de matières sous forme de critiques, ce nouvel album laisse augurer des prestations scéniques qui devraient faire des étincelles. Qu’on se le dise haut et fort dans les chaumières, cette nouvelle livraison du marteau suédois vient de frapper avec force, précision et persuasion.