Enthousiasmant. Voilà l’adjectif qualificatif idéal pour décrire la sensation éprouvée à l’écoute du second album des Canadiens de The Agonist. A ne s’arrêter qu’à la contemplation de l’artwork buccolique de ce "Lullabies For The dormant Mind", on pourrait s’imaginer avoir à faire au "Lost In Space II" d’Aime Mann ou, à la rigueur, à l'album d'un groupe gothico-romantique. A s’engoncer dans une des ces certitudes, le choc à l’écoute de ce nouvel opus de ce groupe originaire de Montréal risque d’être pour le moins brutal.
Oui, je sais... D’aucuns penseront encore un groupe à chanteuse, qui, il faut bien le reconnaître, ont tendance à se multiplier de façon exponentielle. Mais là, attention ! Alissa White-Gluz n’est pas qu’une simple chanteuse de plus. Voilà une vocaliste aux multiples talents, à la fois dragon des mers et sirène, une sorte d’hybride entre Angela Gossow (Arch Enemy), Sarah (The Outburst) et Trude Eidtang (White Willow). Miss Alissa possède une palette vocale étonnante. Elle alterne de façon admirable le chant growl et le chant clair, mélodique et lyrique, exercice difficile au demeurant, surtout en live. Le chant se fait même parfois un peu black métal. On salue donc bien fort l’artiste. Et il suffit de l’écouter sur "Swan Lake" adaptation de Tchaikowski pour apprécier à sa juste valeur les capacités vocales lyriques de la femme aux cheveux bleus.
Activiste de la scène métal nord-américaine le groupe a assuré la première partie de groupes aussi variés dans leur style que Sonata Arctica, Epica, Obituary ou Entombed. A cela rien d’étonnant, puisque la musique de The Agonist transcende les genres métalliques. Certes la base musicale du groupe est un mélange de métalcore et de death métal plutôt technique qui bastonne sec. Mais difficile de décrire exactement la musique de The Agonist tant sa musique est riche de sonorités diverses et variées, de variations rythmiques et mélodiques. Un vrai plaisir auditif !
The Agonist, c’est l’art de conjuguer à bon escient mélodie et technicité, ou la preuve musicale que forte brutalité et mélodie ne sont pas forcément antinomiques. "Lullabies For The Dormant Mind" est un disque surprenant et d’une telle richesse musicale qu’il est tout simplement impossible de l’appréhender en quelques écoutes. Voilà un album à consommer sans modération qui se dévoile toujours un peu plus, au fur et à mesure des écoutes.