Exit Alain Duva et c’est le luxembourgeois Jimmy Martin qui reprend le micro pour le 3ème album de Fisc. Quoi de plus naturel en effet, pour ce groupe que de recruter son chanteur dans un paradis fiscal. Mais même si le groupe en est à son troisième chanteur en 3 disques, cette arrivée ne change pas la donne.
L’évolution déjà constatée sur « Breakout » se confirme : Fisc lorgne de plus en plus vers un Heavy Metal très mélodique à la limite d’un rock FM à l’américaine. C’est surtout dans le chant peu agressif, dans les chœurs très présents et dans les refrains immédiatement mémorisables que cette influence se fait sentir. En effet, les guitares restent, quant à elles, toujours très présentes et très Heavy (« Too Hot For Love », « Pay The Price »), et les solos de qualité ne sont pas oubliés. Même la ballade de rigueur est de qualité (« Waiting For You »). Fisc se hasarde également dans des compositions un peu plus originales, à l’image de la très travaillée « Angel’s Call ».
Le son est excellent et l’ensemble très bien ficelé. Le groupe commence à avoir du métier et cela se sent. Il manque cependant un peu de folie ou de magie. Peut être est-ce la faute à une voix trop propre et trop « lisse », tant il est vrai que Jimmy Martin manque parfois d’émotion et de hargne dans sa manière de chanter.
Le reproche pourrait être fait à Fisc de ne pas chercher sa propre voie et de se contenter de suivre la mode alors en vigueur aux USA. Mais de quelle manière ! La qualité de la production, le savoir faire en terme de composition, et la technique exemplaire des musiciens (guitaristes en tête), n’ont rien à envier aux productions américaines de l’époque. Et cet exploit n’est pas donné à tout le monde.
Les fines bouches pourront éventuellement mettre un petit bémol sur le coté un peu trop aseptisé du chant de Jimmy Martin, celui-ci étant vraiment calibré pour le Rock FM à l’américaine. Mais balayons ce détail d’un revers de la main et constatons seulement que l’album est très réussi et que le groupe excelle dans un Hard mélodique, tout comme il le confirmera 2 ans plus tard avec le très bon « Handle With Care ».