En 2004, Evil One sortait « Below » un mini album 6 titres au son très moyen mais au charme certain, qui rappelait un peu la scène française des années 90 et la scène Trash « old school ». En 2006, le groupe sortait « Shades Of Life », et la situation n’avait pas réellement évolué avec un son bien en deçà des standards actuels mais avec en plus des compositions bien peu inspirées. Les inquiétudes étaient dès lors légitimes à l’écoute de ce « Evil Never Dies », leur quatrième album.
Force est de constater que le groupe a su considérablement évoluer tout en conservant cette saveur « old school » qui lui va si bien. Terminé les errances gothiques et les essais plus ou moins réussis au niveau du chant, Evil One semble désormais avoir trouvé la bonne formule. Tout d’abord en confiant le mastering à Jeff Waters, le leader d’Annihilator. Celui-ci, dote les compositions d’un son qui, sans être exceptionnel, leur permet d’être mises en valeur et surtout de na pas lasser l’auditeur. Les alternances d’ambiances sont de ce fait bien marquées et les instruments s’expriment de manière distincte et dynamique. Ensuite en renouvelant considérablement son Line-up. En effet, Loustic (Basse), Fred (Chant) et Kriss (Guitare) ont rejoint le groupe depuis le précédent album. Enfin, en optant pour un chant plus classique tenu par Fred, le nouveau chanteur, qui apporte via sa puissance vocale et sa très bonne maitrise de l’anglais, une crédibilité dont le groupe avait grandement besoin.
Les compositions oscillent entre Trash et Speed métal, et mettent les guitares à l’honneur. Que cela soit au niveau des rythmiques (les intros de « Evil Never Dies » et de « Wounds Of War » sur lequel intervient Betov d’ADX) ou des soli (« Trashback »), la puissance est toujours au rendez vous. L’ensemble n'est pas sans rappeler Maiden pour les ambiances et Overkill pour la puissance. Le groupe à le bon goût de varier les tempos (de l’intro très lourde de « Feel The Pain » au très speed « Perverse Morality ») et de proposer de bonnes petites surprises pour aérer son disque. Tout d’abord via le très bon instrumental « Instant Annihilation », une habitude pour le groupe qui avait déjà proposé l’excellent « Beyond Word » sur leur album « Below », puis via une belle ballade acoustique, « Mr Bassman », hommage à leur ancien bassiste, qui tranche radicalement avec le reste de l’album. A noter une reprise du « Suprématie » d’ADX, qu’il ne nous a pas été permis d’écouter, sur laquelle figure Betov et Phil (ADX). Le seul (petit) regret concerne la batterie. En effet, alors que Speed (Batterie) nous avait habitué par le passé à mettre sa technique très en avant, il est là beaucoup plus en retrait, se contentant d’accompagner les morceaux qu’il animait auparavant.
Il leur aura fallu du temps, mais la persévérance et la passion ont payé. Avec ce nouvel effort, Evil One place la barre très haut et se hisse aisément au niveau international.