Après l'excellent accueil fait au non moins excellent Second Hands paru en 2007, le label Unicorn a la très bonne idée de ressortir le second album de The Gourishankar, initialement sorti en autoproduction en 2003.
Sans tourner autour du pot plus longtemps - d'ailleurs le groupe ne nous en laissera pas le temps, les 2 minutes de l'introduction étant à peu près le seul moment de répit de l'album - faisons le tour des différents styles proposés dans cette galette : de la musique électronique, du néo-progressif à la Marillion période "Season's End", du progressif 70's made in Genesis, du space-prog tendance Ozric Tentacles, du metal prog, mais aussi du progressif furieux façon King Crimson, des chœurs d'église, une trompette déjantée, du progressif rappelant les Flower Kings, une ballade romantique… Et parfois le tout au sein du même titre, à tel point que l'auditeur finit par être complètement désorienté devant les incessants changements de thèmes et de sonorités.
The Gourishankar nous propose un voyage complet autour de la sphère progressive. Les titres les plus longs sont bien entendu les plus passionnants : 'Autumn Frost' et le superbe 'Sweet Earth' plairont sans aucun doute aux amateurs les plus exigeants. Ici, seuls les esprits ouverts surnageront dans le maelström sonore incessant assené par le quatuor.
Malheureusement, des petits ratés viennent quelque peu assombrir cette présentation jusqu'alors dithyrambique. Quelques titres dispensables pour commencer, comme les expérimentaux 'In The Hop'e et 'Close To Death', totalement sans intérêt. Mais également une production pas toujours au top, et un chant pénible quand il est poussé à son paroxysme dans les passages les plus bruyants.
Malgré ces quelques petites contrariétés, "Close Grip" se présente comme le digne précurseur de Seconds Hands, ce dernier étant venu reprendre en les perfectionnant les recettes initiées sur cet album. A recommander à tout amateur de progressif au sens large du terme, celui qui n'aura pas peur de se laisser malmener au risque d'en perdre, temporairement bien entendu, ses traditionnels repères musicaux.