Pour enfoncer le clou après un premier album prometteur, In Flames et sa bande décident de sortir un EP dans la foulée de Lunar Strain. Entre temps, le chanteur Mikael Stanne, parti pour rejoindre Dark Tranquillity, est remplacé par Henke Forss et un batteur de session est embauché en attendant de trouver l’homme idéal. C’est Daniel Erlandsson, futur Arch Enemy puis batteur de Carcass, qui est choisi pour filer un coup de main le temps de mettre en boîte les titres de ce mini-album.
En quelques mois, le groupe a fait de larges progrès. Les 5 titres ainsi sont tous indispensables et méritent que l’on s’attarde sur chacun d’entre eux. L’aspect mélodique a trouvé une place prépondérante à côté des vocaux extrêmes et de la batterie. Henke Forss dont la voix ressemble pas mal à celle de Stanne n’est pas encore la recrue idéale pour le groupe, son ton manquant un peu de variations et de mélodies, mais il remplit son rôle correctement.
Grâce à une production un peu meilleure, les guitares trouvent enfin leur place. On pensera par exemple aux très belles harmonies de guitare de Stand Ablaze proche d’un Iron Maiden ou aux très beaux passages acoustiques sur Everdying qui donne au titre une grande profondeur.
Le morceau titre est quant à lui un tube en puissance, mélodique et efficace avec un riff entêtant encore très influencé par le heavy métal classique et qui pose les bases de ce que sera le futur son de In Flames. Après un bon titre instrumental acoustique, Timeless, on trouve une nouvelle bombe en puissance avec Bisophere. Le titre commence par un riff tout droit sorti des années 80 et qui aurait eu sa place sur un Powerslave d’Iron Maiden. Le tout précède une énorme accélération bien death métal très appuyée par la batterie d’Erlandsson, toujours aussi efficace quand il faut se faire entendre. Le morceau est donc bien brutal mais les passages mélodiques à la guitare, du meilleur effet, permettent de souffler.
Cet EP est donc un vrai coup de maître, les qualités musicales entrevues sur Lunar Strain étant largement confirmées. Il s’avère être un élément indispensable pour comprendre l’évolution d’un groupe amené à nous proposer quelques mois plus tard un Jester Race qui les lancera définitivement.
NB : Vous trouverez dans la réédition un inédit, Dead Eternity, qui sera enregistré peu de temps après avec Anders Friden, et qui est ici présenté dans une version démo très typé death métal et très efficace.