Alerte européenne ! Non, rassurez-vous le vieux continent n’est pas sous la menace d’une nouvelle épidémie endémique de grippe aviaire mais plutôt d’une recrudescence de metal extrême secouant la jeunesse de la vieille Europe. Après le phénomène anglais The Eyes Of A Traitor en train d’exploser à la face du grand public avec le surpuissant deathcore de « A Clear Perception », c’est au tour de la France de voir apparaître un quator talentueux dont la moyenne d’âge dépasse à peine les dix-sept ans. Cependant, résumer « And The Sky Opened » comme le fruit d’adolescents boutonneux serait un affront tant la qualité intrinsèque du contenu est tout simplement énorme.
Après un « From The Abyss… » introductif assez convenu - et surtout passe-partout - au piano acoustique ne laissant rien entrevoir de la suite, nos petits français nous attirent vers les profondeurs d’un death metal mélodique aux growls abyssaux sur « The Outsider », comme pouvait le laisser supposer le visuel magnifique.
« Not Before Dawn » persiste dans cette mouvance mélo-death extrêmement puissante, aux soli pas toujours du meilleur effet, mais magnifiée par un final totalement déconnecté du reste du titre avec son riff heavy entêtant et ses harmoniques ensorcelantes. Dans cette noirceur environnante teintée d’une rage certaine, nous soulignerons le break hispanisant sur « Disillusion », brève éclaircie illusoire comme pour mieux nous agresser à grands coups de blast-beat tout bonnement énormes. La seconde partie de l’album qui débute par le prélude acoustique « … To The Sky », à la démarche proche d’un « Shop Suey » de System Of A Down, se veut plus optimiste, du moins dans le fond, car dans la forme The Sons Of Tailon continue de nous malmener avec son death metal brutal…
Concrètement, exceptées quelques rares incursions maladroites du côté du chant clair un brin désuet (« Reached The Sun ») et une batterie sonnant un peu trop claire et pouvant donner des impressions de batterie électronique programmée (notamment sur le titre éponyme), « And The Sky Opened » est un premier album ultra prometteur, d’une maturité assez impressionnante pour un premier essai. Un mélo-death aux accents thrash dépouillé des fioritures en vogue, mais au contenu fouillé, impliquant un travail préalable certain, comme en témoigne la trame lyrique de cet opus. Ainsi, hormis quelques erreurs de jeunesse (elle est facile celle-là !) aisément perfectibles, il y a fort à parier que nous tenons en "The Sons Of Talion" une future nouvelle référence de la scène extrême française. Ni plus, ni moins !
Au final, alors que les médias s’accordent à dire que la réponse française à la déferlante musicale juvénile qui abreuve nos ondes (Jonas Brothers, Tokio Hotel) est le rock désuet de BB Brunes, Music Waves dirige ses projecteurs vers le death metal inspiré de The Sons Of Talion. Pas certain que ce soit le choix le plus commercial en soi, mais bon sang que c’est bon !