"The Kris Norris Projekt", ou "Le Death Metal" tutoie le "Progressive Metal". Voilà comment je résumerais, de façon certes un peu courte, ce projet. Kris Norris est le guitariste du groupe de Death Metal "Darkest Hour" ainsi que de "Locus Factor", estampillé Progressive Death Metal…. Il a décidé de faire un album solo, et nous le propose aujourd'hui, riche de 14 titres.
Ce guitariste américain (Floride) s'est entouré d'un batteur, Dave Gibson, d'un bassiste, Dave Fugman et du chanteur de "Lamb of God", Randy Blythe. Il assure lui-même les guitares, les claviers et quelques basses. Il est important de préciser que le chant n'est présent que sur deux titres, 'Ghostly Shell Removal' et 'Remaining Foolish', les 12 autres étant instrumentaux.
Comment définir le style de cet "Icons of the Illogical' ('An Instrumental Investigation Into the Mysterious World of Conspiracy Theories') ? Disons que vous y retrouverez du Speed Metal, du Progressive Metal, du Melodic Metal, et bien sûr du Death Metal. Ajoutons une intro Atmosphérique et le tour est fait. Varié plutôt que disparate.
La principale caractéristique de ce disque, c'est le souci de la mélodie qu'a en permanence Kris Norris. Ce compositeur aime chatoyer les oreilles de son auditoire. Oh, rien de mielleux ou sirupeux, juste des thèmes qui se mémorisent rapidement, allant même parfois jusqu'à une certaine facilité ("Everything Expires" par exemple). Mais comme KN est un très bon guitariste, qui sait faire tout ce qu'un artiste du manche peut faire, il nous gâte avec des arrangements de toutes sortes, arrangements qui font d'ailleurs beaucoup pour la durée de vie de ce disque. Les écoutes successives vous permettront de découvrir la musique de KN couche après couche, sans toutefois vous tirer les larmes des yeux comme le ferait un oignon (Ecoutez "Lament, Requiem, Threnody", petit hommage à Metallica).
Kris Norris dit qu'il a toujours aimé "Liquid Tension Experiment", et ça s'entend… un peu ! Mais il n'a pas dans ses rangs de Jordan Rudess, ni de Tony Levin, et en terme d'inventivité, de niveau d'interprétation, ces deux là sont à un tel niveau… Cela n'enlève rien aux protagonistes de ce disque, qui assurent parfaitement leur rôle. Dave Gibson a notamment un jeu de grosse caisse (double, évidemment) hors du commun . Mais c'est bien Kris Norris qui fait le travail et son style diffère tout de même nettement de celui de John Petrucci. Si vous aimez Tony MacAlpine, vous y retrouverez quelques caractéristiques aussi.
Cet album, très bien produit, a un excellent son. Et il en faut pour bien reproduire des guitares rythmiques aussi puissantes. Il vous suffira d'écouter "The Law of Falling Bodies", pour comprendre que vous allez être gâtés. Un son énorme à la Evergrey qui met dans l'ambiance, tout de suite ! L'écurie Magna Carta, déjà riche en musiciens de très haut niveau, en accueille un nouveau avec Kris Norris. Ce coup d'essai mérite d'être écouté, et c'est avec une vraie curiosité que j'attends son prochain opus, qui pourrait être celui de la consécration.