ARTISTE:

NOSTRADAMUS

(HONGRIE)
TITRE:

TESTAMENT

(2008)
LABEL:

PERIFERIC

GENRE:

ROCK PROGRESSIF

TAGS:
Instrumental, Symphonique
""
PLATYPUS (25.02.2009)  
3/5
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Lorsque l’on évoque dans la même phrase « rock progressif » et « flûte traversière », le premier nom de groupe venant à l’esprit est certainement Jethro Tull et son leader virtuose du pipeau, Ian Anderson. Mais si leur influence reste manifeste auprès de nombreuses formations contemporaines, cela ne semble pas être particulièrement le cas chez Nostradamus, groupe hongrois dans lequel sont identifiables deux anciens membres de Solaris, Tamás Pócs (basse) et László Gömör (batterie). Un guitariste, un claviériste, et enfin, un flûtiste, complètent le line-up. La flûte acquiert un rôle primordial tout au long de ce premier album, paradoxalement nommé « Testament » – à moins que le groupe ne considère avoir tout dit en une unique production, mais ce serait assurément fort dommage.

Dommage, car les promesses que porte cet album sont bien réelles et méritent d’être développées dans un second opus. Pour s’en convaincre, le titre éponyme "Testament", du haut de ses quatorze minutes, est à coup sûr le moyen approprié. Sur une introduction piano/flûte se greffent progressivement percussions, arrangements de cordes puis guitare en arpèges, avant d’enchaîner sur tout un ensemble de mélodies (le plus souvent assurées par la flûte ou le clavier) enchâssées dans une orchestration très symphonique, mais toujours mesurée. L’aspect heavy-prog se découvre progressivement, les riffs se durcissant, l’orgue adoptant des sonorités plus électriques pour balancer entre accompagnement rythmique, contre-chants mélodiques et véritables soli. La diversité est ensuite assurée par une partie soft-jazz, durant laquelle le flûtiste reste plus discret, avant un long passage reprenant le thème principal dans une atmosphère de plus en plus dure, symphonique voire épique. Avec ce morceau, Nostradamus dévoile l’essentiel de son art et prouve qu’il maîtrise à merveille les codes du progressif symphonique tout en les détournant légèrement, l’instrument soliste étant bien plus la flûte traversière que la guitare électrique ou le clavier.

D’autres pistes proposent le même équilibre entre lyrisme des mélodies, richesse des arrangements, prépondérance de la flûte et agressivité – toute relative – de l’accompagnement rythmique. Quelques références plus classisantes apparaissent de ci de là (notamment dans le choix des instrumentations ainsi que dans l’utilisation d'intervalles spécifiques – voir le thème de "Run Of The World"), de même qu’une discrète échappée folklorique intervient au cours du premier morceau, "Solarissimo". Un titre de piste d’ouverture qui en dit long sur les influences du groupe : il est clair que Solaris n’est jamais très loin, y compris et surtout dans des passages typés « musique du monde », aux rythmiques tribales et mélodies traditionnelles ("African Cotton Typesetter In Ireland", "Secret In Hand", très atmosphérique et agrémenté de vocalises mélancoliques). L’omniprésence de la flûte ne rebutera pas non plus les auditeurs de Solaris, mais risquera par contre de lasser les autres.

Car c’est là que Nostradamus est le moins convaincant : Péter Földesi est certes un musicien excellent, mais il peine à trouver un équilibre entre des mélodies lentes et répétitives, et des soli plus complexes, presque bavards – un bavardage parfois basé sur le bégaiement. La reprise, en début de phrase, de la note concluant la phrase précédente, en vient vite à vous taper sur les nerfs : le rendu est en effet trop saccadé, trop heurté, pour être véritablement agréable. Fort heureusement, cette technique n’est pas majoritaire tout au long de l’album, et certains soli réservent de belles surprises (ainsi des jeux de question/réponse entre la flûte et l’orgue dans "Children's Kingdom").

Par ailleurs, le son manque clairement d’éclat et de dynamisme sur les passages les plus heavy, y compris pour le principal instrument soliste, la flûte, et pour la guitare lorsqu’elle intervient en soutien mélodique. Cette légère faiblesse de la production, pénalisante pour la section rythmique prise au sens large (basse, batterie, guitare), dessert quelque peu le propos de nos cinq musiciens ; un morceau comme "Divine Comedy" se révèle néanmoins tout à fait convaincant dans un registre très heavy-prog, grâce à l’ampleur des arrangements au clavier qui feraient presque oublier la pâle expressivité du reste.

« Testament » souffre donc de trop nombreux défauts pour complètement convaincre. Néanmoins, ce curieux mélange entre heavy-prog, prog symphonique, musique du monde et musique atmosphérique, apporte son lot de surprises agréables. L’ensemble n’est certes pas d’une originalité folle, et l’uniformité due à l’omniprésence de la flûte traversière n’arrange pas les choses, mais cet album n’en reste pas moins attachant. La mélancolie de nombreuses mélodies, et les émotions qu’elle génère, y est peut-être également pour beaucoup…


Plus d'information sur http://nostradamus-zenekar.hu/



GROUPES PROCHES:
-


LISTE DES PISTES:
01. Solarissimo - 04:03
02. Troy - 03:27
03. Shadow In He Rain - 04:47
04. Divine Comedy - 04:11
05. This Is Not The Day Of Your Death - 05:06
06. Children's Kingdom - 04:04
07. Run Of The World - 04:16
08. Testament - 14:01
09. African Cotton Typesetters In Ireland - 01:41
10. Emotion - 05:39
11. Mystica - 04:09
12. Secret In Hand - 03:13
13. My Emotion (bonus) - 05:37

FORMATION:
András Káptalan: Guitares
László Gömör: Batterie
Péter Földesi : flûte traversière
Tamás Pócs : Basse
Vali Barcsik: Claviers
   
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