Pour ce quatrième album, le multi-instrumentiste helvète Jean-Pierre Schenk n'a fait appel qu'à deux musiciens, Roger Burri et Olivier Guenat qui se partagent les parties de guitare des 8 compositions. JPS a donc écrit, composé, chanté, joué des claviers, frappé les peaux et pianoté sur une basse virtuelle sur la totalité de ce "Dark" dont le nom évoque quelque peu l'ambiance.
Metamorphosis nous avait habitués à un rock progressif, plutôt néo, franchement sympho, avec de longues errances mélodiques portées par les claviers du maitre et de belles envolées de guitare oldfieldo-latimero-gilmouriennes. Ce nouvel opus frappe l'auditeur dès les premières notes de Song for my son qui n'a surement pas été composée pour bercer le sus-cité fils, car l'intro résonne des riffs rageurs d'une guitare saturée. Le chant présente une légère coloration wilsonienne qu'on retrouvera de façon plus marquée par la suite. Cette magnifique pièce de 8'26 est ornée de quelques soli de guitares de la catégorie joyaux qui à eux seuls rendraient incontournable ce titre qui est de toutes façons d'excellente facture.
Le titre suivant nous entraîne vers des contrées plus floydienne dans ses premières minutes alors que sa partie centrale se fait hypnotique grâce à un beat de batterie entêtant. La fin du morceau voit revenir ce chant porcupinien évoqué précédemment. Ce mélange d'influences se retrouve d'ailleurs dans une bonne partie de l'album (Hey man, Knowing all I do is nothing ou Where do we go now ?) donnant un style musical dont l'étiquette complexe serait du genre : néo-ambiant symphonique rock. Les passages les plus forts sont, à mon goût, (excuses moi Jean-Pierre !) les envolées fabuleuses de guitare qui parsèment cet album, telles celle du premier tiers de Where do we go now ? ou celle du final de la douce ballade You (le slow de l'été 2009 !!).
Deux titres sont (un peu !) en marge de l'ensemble, deux titres où la guitare se fait en partie acoustique : le très intimiste Waking up que ne renierait pas un Steve Wilson susurrant, et le très court (3'16) et éponyme Dark. Cette ultime composition parait un peu légère comparée aux épiques précédentes dont la plus courte fait quand même 6'34, et quelle ait donné son nom à l'album n'en est que plus surprenant.
Le Metamorphosis nouveau est donc un peu plus ambiant et musclé que par le passé, mais, pour rassurer les néophiles frileux, je précise que nous sommes bien loin du métal et que les belles mélodies sont toujours présentes et que le symphonisme règne toujours en maître. "Dark" est un de mes premiers coups de coeur de l'année 2009.