Après huit ans d’absence, le groupe italien Last Warning fait à nouveau parler de lui. Formé en 1987 et auteur de deux albums parus respectivement en 1994 et 2000, la formation a connu les habituelles tribulations en terme de changement de personnel. C’est surtout aux postes de chanteur et batteur que Last Warning a subit un remaniement de troupe.
Presque aux portes de l’oubli, les Italiens réapparaissent avec « Throughout Time », troisième album du nom distribué par le label « My Kingdom Records », très actif dans le monde musical transalpin. Il est donc logique que cette maison de disque propose ce nouvel album de Last Warning à son catalogue. Car en y regardant de plus prêt, ce groupe fut fondé quasiment en même temps que Dream Theater qui s’impose encore comme la référence incontournable du métal progressif.
Malgré sa très faible cadence discographique, Last Warning dispose du potentiel technique idéal pour s’imposer dans la cour des grands noms du prog métal. L’idéal est de commencer par évoquer la paire de guitaristes très émérite au sein de cette formation. Véritables générateurs de riffs saccadés et autres soli survoltés à forte teneur mélodique, le tandem régale littéralement les tympans par sa virtuosité et son sens de la composition à la complexité bien présente mais totalement maîtrisée. En effet, Last Warning évite intelligemment de promener l’auditeur dans des détours superflus et parvient surtout à se contrôler en demeurant très cohérent, même sur les titres les plus longs de l’album.
Bien entendu, les thèmes musicaux évoqués sur « Throughout Time » s’inscrivent dans la droite lignée des mentors du métal progressif, à savoir Dream Theater mais également Queensryche, et aussi des formations phares des années soixante dix et quatre vingt comme Rush et Saga. Ce phénomène est d’ailleurs renforcé par la tessiture du chanteur qui se situe entre James LaBrie et Geoff Tate.
Mais bien loin de figurer comme un simple clone des quatre géants suscités, Last Warning se porte garant d’un savoir-faire émanant de sa grande expérience. Jamais pompeux et en manque d’inspiration, toujours attractifs en s’octroyant quelques bribes symphoniques aux moments opportuns, les dix titres de « Throughout Time » recèlent également de grands moments émotionnels, notamment avec l’électro-acoustique « In The Flood » dans lequel les vocaux sont complétés par une chanteuse très convaincante. Et après une bonne heure d’écoute passée en cette honorable compagnie, l’irrésistible envie de repousser le bouton « play » se fait de plus en plus prenante.
Par conséquent, quasiment rien ne manque à l’appel pour affirmer que ce troisième album de Last Warning est une réussite. « Throughout Time » rappel à l’ordre et démontre que ces musiciens italiens, malgré le silence pesant pendant ces huit années, ont besoin de prendre (et peut-être même un peu trop) leur temps pour composer à bon escient et obtenir un tel résultat.