Si « Money Never Sleeps » est le premier album de Covered Call, ce groupe n’est pas composé de nouveaux venus. En effet, ces membres ont déjà fait leurs preuves dans les studios et sur les scènes suédoises, en particulier le chanteur Thomas Vikstrom qui a déjà officié au sein de Candlemass et de Therion. Lorsque vous ajoutez à cela, le fait que cet opus a été enregistré et mixé au Studio Fredman par Fredrik Nordstrom (In Flames, Hammerfall, Dimmu Borgir, etc…), vous finissez d’être convaincus que les différents intervenants ayant officié sur cette galette sont loin d’être des débutants.
Pourtant, une première surprise va vous attendre à l’écoute de « Money Never Sleeps ». En effet, alors que les références des différents intervenants pourraient laisser penser à un style flirtant avec les horizons extrêmes du métal, nous avons affaire ici à un Hard Mélodique à forte tendances FM et des titres tels que « All Because Of Me » ou plus encore, le tubesque « Shine » ont toutes les chances de squatter les ondes radiophoniques nord-américaines, anglo-saxonnes et scandinaves, le cas de notre pauvre France paraissant désespéré. Covered Call fait preuve d’un sens de la mélodie récurrent chez les groupes du nord de l’Europe. Les refrains sont pour la plupart inoubliables, l’interprétation est quasi-parfaite et la production est irréprochable. Dommage cependant que Vikstrom soit coupable de dérapages vocaux qui, bien que rares, sont assez surprenants venant d’un chanteur avec cette expérience. Sa montée dans les aigus sur « Never Again » traduit certaines difficultés qu’il ne rencontre pourtant pas sur d’autres passages équivalents de l’album. Le plus beau gâchis vient, quant à lui, d’un passage en voix de tête sur 10 secondes placées à la fin de la superbe ballade chant-piano « Anything You Want », jusque-là impeccable.
Il serait cependant injuste de s’arrêter à ces rares erreurs, le reste de l’interprétation étant impeccable, quoique manquant un peu de profondeur. Pour le reste, le panel proposé est assez varié, oscillant entre les titres commerciaux déjà cité et un Hard FM Mélodique énergique (« ‘Til The End »), aux sonorités pop-metal (« Nothing At All »), voire carrément irrésistible (« Money Never Sleeps »). Et même si certains titres peuvent paraître plus anecdotiques, la qualité reste présente et l’enthousiasme et la fraîcheur sont communicatifs.
« Money Never Sleeps » est donc une agréable surprise qui apportera son lot de classiques à un style qui se reposait, depuis quelques temps, sur des valeurs sûres mais qui n’apportaient plus grand chose de nouveau. Il ne reste plus qu’à espérer que quelques radios de l’hexagone donne une chance à l’excellent « Shine » pour permettre à Covered Call de se faire un nom sur nos territoires qui ne demandent qu’un peu d’enthousiasme de la part de nos médias pour s’adonner aux joies d’un rock mélodique bien léché.