Après un premier album très prometteur malgré un son un peu faiblard, Warning nous revient l’année suivante avec ce second album aux accents de consécration. Il faut dire qu’à la suite de l’engouement provoqué par leur premier opus, « Polydor », a mis le paquet sur le groupe tant en termes de communication qu’en terme de production. La très belle pochette et son coq métallique aux ergots d’acier fera l’objet d’une grande campagne de publicité dans les magazines français et surtout l’album sera enregistré en Allemagne sous la houlette de Dieter Dierks (Scorpions, Tangerine Dream, Rory Gallagher…).
Et cela s’entend. Le son, bien que très puissant, est très propre et permet aux instruments d’être bien mis en valeur. Notamment la voix qui gagne en vigueur, et dont la tendance à pousser dans les aigues est bien mieux maitrisée que par le passé. Cette amélioration au niveau du son se répercute sur l’ensemble de l’album qui est bien plus énergique et plus Heavy que son prédécesseur.
La paire Garrido (chant) & Aubert (guitare) est toujours aux commandes et a écrit la totalité des compositions (seuls 4 titres sur 9 voient apparaître un autre membre du groupe en plus d’eux). Et la magie opère toujours… Les guitares proposent un excellent équilibre entre un son massif et puissant et des mélodies originales. A ce titre, « Fire Fire », « Bahamas Memorial » et « Commando » sont la preuve éclatante du talent de Didier Bernoussi et surtout de Christophe Aubert, en matière de chorus, de riff et de mélodies. Mais la section rythmique n’est pas en reste. L’arrivée de Gerald Manceau (Batterie) et Michel Aymé (Basse) apporte même au groupe la rigueur et la technique qui lui manquaient précédemment.
Si la première face présente les morceaux les plus Heavy du disque, avec notamment le très speed « Fire fire », et les plus Heavy, « Commando », « Série Noire » et « Rock City », le groupe n’a pas pour autant pas délaissé les compositions plus originales qui avaient fait sensation sur « Warning I ». La seconde partie du disque est plus axée sur un Hard rock aux connotations parfois bluesy (« Bahamas Memorial ») et aux ambiances faisant parfois penser à un Rose Tatoo s’aventurant à faire varier les sonorités (« Strange Way Of Love (69) », « Sexy Lubie »). Le groupe se lâche d’ailleurs totalement sur « Planete Reverse », le dernier morceau de l’album, qui voit les riffs et les chorus de guitares se succéder et s’empiler de manière à varier les climats. L’utilisation d’un Vocodeur (voice coder) renforce en outre le caractère étrange véhiculé par les paroles de ce morceau.
Si l’ensemble se montre un peu moins aventureux que le premier album, la puissance et la cohésion véhiculée par la nouvelle section rythmique alliée aux talents intrinsèques de Warning en matière de guitares et de chant, font de ce « Warning II » une totale réussite.
Le groupe a ainsi réussi, avec ce second opus, à ne pas perdre en fraicheur ce qu’il a gagné en efficacité.