Koan Aspia est le nom d’un groupe de jeunes Marseillais, amoureux du Rock et tenant bien à le proclamer haut et fort. Après moult changements de line-up, la formation s’est stabilisée momentanément sur un quatuor et sort avec Hurle au Vent un premier disque.
Le ton général est Rock. Pas métal - même si les guitares peuvent se montrer assez mordantes - pas pop, pas prog malgré quelques échappées (le Cri, la Plume et le Tyran), pas fusion en dépit d’une petite variation jazzy (l’Œil en Peau de Skie), rock un peu déjanté à la manière de Louise Attaque, ou un poil revendicatif façon Noir Désir. Ces influences sont facilement reconnaissables dès les premiers morceaux, surtout par le timbre éraillé du chanteur qui rappelle celui de Gaëtan Roussel (mais Ludo chante techniquement beaucoup mieux, si, si, c’est tout à fait faisable, et montre un engagement assez réjouissant). Koan Aspia fait donc preuve d’une belle énergie, les musiciens montrant un réel plaisir à partager leurs morceaux.
La musique, tout en restant dans un cadre rock, fait preuve de variété, tandis que les paroles versent dans la poésie absurde; ce n’est pas moi qui le dis, ce sont leurs propres paroles (dans le Cri ...) : des textes parfois un peu "touffus", mais pouvant receler des passages attachants (Peau Rouge).
Ce collage entre une instrumentation assez brute (les claviers, non crédités, sont pratiquement absents, mais le line-up s’est déjà enrichi d’une saxophoniste pour les productions ultérieures) et des textes recherchés, à la limite de l’abstraction (Syphillis : quid ?) produit un hiatus surprenant, et c’est probablement le principal problème que va poser Hurle au Vent : à qui est destiné cet Omni (objet musical non identifié) ? Trop hard pour les poètes, trop textuellement torturé pour les rockers purs et durs, musicalement pas assez diversifié pour les amateurs de prog ...
Ceci dit, il serait dommage de laisser perdre ce bel enthousiasme qui ne demande qu’à être orienté : avec l’arrivée d’un pupitre saxo-clarinette, il n'est pas impossible que le registre de Koan Aspia s’oriente un peu plus vers un progressif qui conviendrait parfaitement à sa poésie déjantée. Un groupe à suivre ....