La plupart d'entre nous ont découvert le rock progressif de la façon la plus classique qui soit, en s'intéressant à des groupes tels Genesis, Yes, Marillion ou Dream Theater, puis, par curiosité, King Crimson, Gentle Giant ou encore Porcupine Tree. Pourtant, s'il y a bien un groupe dont peu d'entre nous ont entendu parler et qui a pourtant la même envergure que ces dinosaures du rock progressif, c'est Anglagard.
Leur précédente production, "Hybris", était un excellent album mais il était handicapé par la piètre qualité de son chant. Avec "Epilog", ce défaut a été purement et simplement supprimé, la totalité de l'album étant instrumentale à l'exception de quelques passages vocaux qui sont plus des effets que du chant réel. Si on sentait avec le premier album un réel potentiel, celui-ci est confirmé au-delà de toutes les espérances avec ce second opus. La recette est certes toujours la même, basée sur une formation rock basique à laquelle s'ajoute une flûte traversière, des compositions mêlant mélodies recherchées et structures rythmiques alambiquées, et une technique parfaite. Le mélange de tout cela ne vous laissera pas de répit pendant 45 minutes.
"Epilog" est une suite de trois morceaux phares, 'Höstsejd', 'Skogsranden' et 'Sista somrar', les autres titres n'étant que des transitions, une introduction et une conclusion destinées à vous laisser reprendre vos esprits. Les trois monuments d'"Epilog" sont des pièces dont vous sortirez éblouis par tant d'imagination, de maîtrise et de finesse.
Il est étonnant qu'un groupe montrant une telle personnalité ne bénéficie pas d'une meilleure place dans la mémoire du rock progressif. Pour réparer cela, il est conseillé à tous les fans de Yes et King Crimson de se précipiter sur cet album et découvrir en même temps cet incroyable groupe qu'est Anglagard.