Asgaard est un groupe polonais tentant de mêler divers courants, du death au rock progressif. La tentative est louable et assez réussie, même si le résultat n'est pas aussi révolutionnaire qu'on aurait pu le penser, du fait peut-être d'une trop grande présence du côté violent.
XIII Voltum Lunae est un concept-album basé sur les mers lunaires. Rien de bien original et je ne vois personnellement pas ce qui, dans cette musique, peut évoquer les mers lunaires, mis à part peut-être le côté sombre.
Mais parlons justement des compositions. L'ensemble est basé autour d'une structure relativement habituelle : des riffs assez lourds et efficaces, une voix alternant entre des borborygmes et une clarté parfois surprenante en regard de la violence à peine retenue qui se dégage de cet album.
Mais où Asgaard se démarque un peu d'autres formations, c'est dans sa recherche mélodique et dans les aspects symphoniques qui ne révèlent leur véritable ampleur qu'après quelques écoutes assidues. En utilisant judicieusement les claviers et les changements de timbre de voix, Asgaard alterne les ambiances, passant du riff lourd et rageur à la musique de films d'horreurs, sans oublier des plages purement progressives très bien trouvées mais beaucoup trop rares à mon goût.
Asgaard enchantera certainement les amateurs d'ambiance sombre et de riffs décapants mais n'apporte cependant pas grand chose au genre. Personnellement, dans le même genre mais en beaucoup moins violent et beaucoup plus imaginatif, je préfère encore un bon Devil Doll à Asgaard. Quant à ceux d'entre nous qui ne jurent que par le néo ou le bon vieux rock progressif de nos ainés, Asgaard vous fera certainement dresser les cheveux sur la tête.
XIII Voltum Lunae est un album à écouter par curiosité et pas plus désagréable que certains autres du même style. Ca veut tout dire.