« To The Death » marque le grand retour des patrons du métal hardcore new-yorkais après une période d’inactivité due à une séparation annoncée en 2001. Formée alors dix ans plus tôt, la formation avait mis à profit cette décennie pour s’offrir la sortie de cinq longs formats et s’assurer une primauté peu contestée, du moins en termes de qualité de ses efforts.
Car à vrai dire, Earth Crisis s’est rapidement fait connaître autant pour sa musique très rentre-dedans que pour sa philosophie dite straight-edge en référence au style de vie basé sur les trois fondamentaux suivants : ni drogue, ni alcool, ni sexe sans relation durable, et qui s’établit en contraction avec les principes destructeurs du punk. Le groupe est par ailleurs un fervent représentant du véganisme dont les adeptes s’interdisent la consommation de tous les produits d'origine animale (alimentation, vêtements, produits cosmétiques, objets divers, etc)
Ce courant moderne de pensée se retrouve jusque dans les textes du quintet qui apportent alors leur lot de revendications, d’idées militantistes hurlées de sa voix rauque par un Karl Buechner au final omniprésent sur tout l’album.
Côté musique, et selon le frontman, ce dernier opus se situerait entre « Destroying the Machines » et « Breed the Killers » sortis respectivement en 1995 et 1998. Dans tous les cas, les éléments caractéristiques du métal hardcore sont ici en effet pleinement utilisés, alliant dans les bonnes proportions les riffs lourds et les rythmes plus effrénés avec, pour donner cette impression de son brut, le mixage rugueux deTue Madsen (Dark Tranquillity, Moonspell, The Haunted…) Les deux guitares granuleuses déversent ainsi, dans une ébullition propice pour headbanger de plaisir, leurs rafales de plans, souvent relativement simples mais d'une efficacité plus qu'estimable. En à peine plus d'une demi-heure d'écoute, les américains s'illustrent encore comme étant les dignes représentant du genre même s'ils n'en apportent aucune évolution notable, asseyant tout de même leur niveau de hiérarchie légitime avec un rendu très compact et sans réel temps mort.
Earth Crisis ne fait pas dans le retour mitigé, son cri revendicatif et rageur se fait encore clairement entendre. Un album en forme de coup de poing, sans fioriture, ni complaisance. Une confirmation, si besoin était, du talent des New-yorkais.