Kingdom Come c’est le riff parfait de « Do You Like It » sur leur second album « In Your Face » sorti en 1989. Kingdom Come c’est la voix de Lenny Wolf, cette voix si proche de celle de Robert Plant, THE voice de Led Zep. Kingdom Come c’est le groupe qui, pour cette caractéristique, a eu droit sur l’album « After the War » de Garry Moore, à un cassage de reins en règle par l’ex-gratteux de Thin Lizzy et le Père Osbourne dans la chanson « Led Clones » (je ne vous fais pas un dessin…). Kingdom Come c’est 21 ans de carrière et donc, avec ce « Magnified », 13 albums.
Ce qui vient à l’esprit, en premier lieu, lorsqu’on se penche sur ce groupe, c’est une interrogation : comment un combo qui avait tout pour réussir est il resté dans l’ombre toutes ces années ? Annoncé en 1988 par Kerrang comme « le Groupe du Siècle » (excusez du peu) ou le digne successeur du Dirigeable (excusez encore une fois du peu), petites déclarations qui ont tout de même généré 500 000 pré-commandes pour leur premier opus, Kingdom Come a fait virevolter, à ses débuts, quelques plumes dans le microcosme des chroniqueurs de Rock. La comparaison était exagérée, Kingdom Come ne peut réellement être considéré comme un clone de Led Zep (ils peuvent d’ailleurs dormir tranquilles), cependant certaines similitudes, vocales notamment, mais aussi au niveau des tempos mélodiques, rendaient le rapprochement inévitable. Alors, que vaut ce 13ème album ?
Hé bien, on peut avancer, comme souvent, qu’il souffle le chaud et le froid. En effet, il est parsemé de titres vraiment emballants comme en premier lieu le très entrainant « The Machine Inside » et son thème au synthétiseur facilement mémorisable, la belle ballade « Unwritten Language » (quelles guitares !), sa petite sœur, le langoureux « Feeding the Flame » (et ses guitares tout en résonnances), son petit frère le gentillet « Over You » (messieurs, ça fait beaucoup de chansons douces ça – comme me chantait ma maman…) et les réussis « 24 Hours » (grâce à ses nappes de synthé) et « Sweet Killing » (grâce à sa rythmique bien trouvée).
Quelques titres notables certes, mais pour combien de titres répétitifs et sans génie ? On pense à « Hey Mamma » - malgré quelques passages réussis, le Zepellin n’est pas loin - dont le démarrage rappelle fort celui du premier morceau « Living Dynamite », qui ennuient tous deux avec leur rythme lassant, tempo que l’on peut retrouver sur « No Murderer I Kiss » sur lequel on peut piquer un somme sans louper grand-chose, au peu emballant « So Unreal » (teinté Led Zep) et à « When I Was » qui s’étire nonchalamment et qui ne décolle jamais.
Par ailleurs, cette impression d’écouter souvent la même chanson finit par contrarier l'auditeur. Elle est due, semble-t-il, en partie à la voix du fameux Lenny Wolf, ancien vocaliste de Stone Fury (groupe de Hair Metal de Los Angeles du début des années 80), qui mélange mélancolie et tristesse, intonations suaves et poussées mielleuses certes, mais qui rend parfois lassantes les lignes mélodiques qu’elle tente d’exprimer.
Quant à la question que j’ai laissée en suspens tout là-haut (pourquoi Kingdom Come n'a-t-il pas percé ?), elle trouve peut être sa réponse dans les observations contrariantes que je viens d’énoncer. La faute est certainement aussi à rechercher dans le fait que ces satanées années 90 furent un véritable coupe-gorge pour le Hard Rock Mélodique. Pour un groupe, sortir le fameux troisième album (souvent celui avec lequel « ou ça passe ou ça casse ») en ces temps obscurs, et ce fût le cas pour nos amis, était quasi-suicidaire. N’oublions pas également quelques ratages question albums, mais ça c’est pour la suite, elle est pour le prochain numéro, sur les ondes Musicwaviennes bien entendu.
En résumé, nous voilà donc en présence d’un nouveau disque mi figue-mi raisin de l’ami Wolf (car Kingdom Come, ne nous leurrons pas, c’est lui). Une nouvelle déception en fait, tant on sent que ce combo, au travers des titres qu’il est capable de réussir quand il sort un tantinet de ses sentiers battus (et rebattus), serait en mesure de réussir des opus de qualité du premier au dernier titre s’il soignait la diversité de ses propos...