Nouveau venu sur la scène extrême française, la majorité des lecteurs auront décemment pu et dû penser qu’Ananta officierait du côté d’un mélodeath popularisé par Soilwork vu qu’ils ont ouvert pour ces derniers lors de leur tournée française. Que nenni !
Fondé en 2005 sur les bases de feue El'Nath, Ananta propose une musique à l’image du visuel exposant la décomposition d’une beauté froide électronique. A cet égard, l’entame instrumentale ne manquera pas de rappeler le cyber metal moderne teinté d’électro de Fear Factory d’un « Securitron (Police State 2000) ».
Co-production de Guillaume Bideau (One Way Mirror, Mnemic, ex-Scarve) aidant, la démarche musicale d’Ananta peut être assimilable à la référence made in France du genre, Scarve, au regard des structures polyrythmiques incisives laminées par des lourdes guitares syncopées.
Avec des intros accrocheuses ciselées par des guitares d’une précision chirurgicale, l’auditeur pris à la gorge ne pourra plus se défaire des riffs implacables accompagnés de blasts énormes du combo comme en témoignent « Color » ou « Bitter ». Les seize titres composant « In Media Res » s’avèrent être un enchevêtrement de lourds riffs hypnotisant et rageurs soutenus par des refrains clairs, proches de ceux d’un Textures, comme sur « Soaked Man ». Au titre des comparaisons, la démarche d’Ananta peut également rappeler Meshuggah mais dans lequel l’aspect hardcore serait totalement absent. Et pour les éventuels sceptiques concernant ce parallèle, un coup d’oreille sur « Krakus » est vivement conseillé : effet garanti !
Avec ce premier essai « In Media Res », Ananta réussit un coup de maître, véritable tour de force métallique, parfaite synthèse de ses influences manifestes en laissant toujours son empreinte propre. Enfin, si vous avez encore besoin de preuve comme quoi Ananta est le groupe à suivre, la tournée française en soutien de Soilwork en est une de poids, tout comme la liste assez impressionnante d’invités qui peuplent ce « In Media Res » (Ole d’Eyeless, Arnaud Marion de X-Vision, Mathieu d’End. et Guillaume Bideau) attestant une nouvelle fois de la notoriété naissante d’une des probables futures références metal françaises !