Avec Heretik Volume 1, Nathan Mahl nous sert en cette année 2000 un album tout droit sorti des meilleures productions des années 70's. En effet, sans un examen attentif de la pochette, il est impossible de se rendre compte par soi-même qu'il s'agit là d'un groupe actuel.
Ce constat n'a cependant rien de bien surprenant puisque Guy Leblanc, frontman du groupe, rejoint cette même année les membres de Camel, ceci expliquant peut-être cela.
La musique des canadiens de Nathan Mahl est axée essentiellement sur le développement de longs thèmes essentiellement instrumentaux, ce dont l'on se réjouit dès lors que Guy Leblanc se met à chanter. En effet, comme c'est malheureusement trop fréquemment le cas dans le rock progressif, la qualité de cet album est altérée par un chant à la qualité plus qu'approximative.
Hormis cet aspect regrettable, impossible en écoutant ces compositions de ne pas penser à Camel, bien évidemment, mais également à d'autres personnalités expertes dans le domaine des longues envolées instrumentales et de la fusion : on se surprend ainsi à penser autant à Pink Floyd et Mike Oldfield qu'à Liquid Tension Experiment, King Crimson ou les Flower Kings.
Que ce soit harmoniquement ou rythmiquement parlant, la musique de Nathan Mahl est avant tout travaillée et tourmentée : le son est généralement dur, les voix se veulent oppressantes et noires et les mélodies mélancoliques, torturées ou agressives. Les quelques rares moments un peu plus enjoués de l'album ne sont guère présents que pour vous permettre de reprendre un peu votre souffle...
Construit comme nombre de productions de l'âge d'or du rock progressif, cet album vous proposera donc une alternance parfaitement équilibrée entre 3 compositions longues permettant à chaque musicien de développer son thème et des compositions plus courtes n'allant qu'à l'essentiel. Une heure de bonheur conseillée à tous les nostalgiques des débuts du progressif.