Fondé en 1996, God Forbid, au même titre que Killswitch Engage, Lamb of God ou Chimaira, est le précurseur de la vague metalcore US qui déferle sur le monde entier depuis le début de ce siècle. Depuis 1999, date de sortie de son premier album, « Reject The Sickness », les originaires de New-Jersey continuent de tracer doucement mais sûrement leur sillon au rythme soutenu d’un opus tous les deux ans. Dernier rejeton en date, le triptyque crescendo « Earthsblood » se distingue, une nouvelle fois, de la nasse des sorties environnantes au gré d’un visuel magnifique.
Après une intro instrumentale symphonique passe-partout, « Eartsblood » ouvre le premier volet de ce fameux triptyque avec des titres qui bien qu’engageants tournent en rond sur fond de metalcore convenu et linéaire, à l'exemple de l’interminable « The Rain ». S’envient le deuxième volet au contenu thrash plus réjouissant caractérisé par les envolées thrashy de « Shallow », le riff de « Bat the Angels » rappelant immanquablement Metallica voire le solo Satrianesque de « Walk Alone ». Mais les américains ont gardé le meilleur pour la fin et pour ne pas nous laisser sur notre faim justement, ils nous gratifient d’un ultime volet avec comme apogée le titre éponyme magnifié par ses guitares lancinantes sur fond de rythmiques atmosphériques qui ne sont pas sans rappeler Opeth.
« Eathsblood » est une nouvelle preuve qu’abus de bien peut nuire. Au lieu d’être enthousiasmé par l’alternance des styles visités (metalcore, thrash, death atmosphérique), l’auditeur se perd dans un dédale de genres sans trouver de point d’ancrage nécessaire pour pénétrer le contenu d’un album qui ne trouve sa quintessence que dans son trop court final. Avec ce cinquième album, God Forbid prouve que le précurseur du metalcore est bel et bien dans la place, mais de là à dire qu’il est incontournable, Dieu nous en garde !