Après le projet Dol Ammad qui avait reçu un accueil assez mitigé à la rédaction de MusicWaves, le compositeur grec Thanasis Lightbridge remet le couvert en 2008 avec un nouveau volume intitulé Dol Theeta. Notre homme nous invite à, je cite, « une journée psychédélique, une exploration cérébrale de notre univers intérieur et extérieur ».
La première différence de taille entre ce projet et le précédent vient de l’absence de choristes alto, soprano et ténor au profit d’une belle voix féminine soliste. La seconde vient d’une nette propension à avoir allégé le propos en limitant les orchestrations. Pour le reste, T. Lightbridge a poursuivi dans sa voix en associant aux inspirations Metal des sonorités très électroniques.
Débutant sur une intro des plus classiques pour ce genre d’album avec un monologue sur fond d’orchestre s’accordant et de voix susurrées, « The Universe Expand » démarre réellement avec un « Silver Air » typique de ce que l’on pourra trouver par la suite à savoir plusieurs minutes purement électro dérivant vers une musique plus métallisé à base de riffs sur lesquels s’ajoutent une ribambelle de sons synthétiques. Après cette mise en bouche instrumentale, le propos évolue et l’on découvre avec beaucoup de plaisir les vocaux féminins sur un titre que l’on aurait pu croire plus sage si la rythmique ne s’emballait pas sur la fin.
La suite est une succession de morceaux mélodieux, amples, alternant ambiances spatiales et ambiances métal relativement plus agressives, à l’image du très réussi « Something Called Tomorrow » ou de « The Universe Expand » avec ses sonorités de cornemuse très rafraichissantes.
En fonction des moments et au gré des compositions, on pourra ainsi penser aux synthétiseurs d’un Jean Michel Jarre, aux pérégrinations new age d’un Deep Forest, au psychédélisme d’un Ozric Tentacles, voire même aux débuts d’un Ayreon et dans des proportions moindres au lyrisme d’un Within Temptation & Co.
Bref, le monde de Dol Theeta est un condensé d’inspirations diverses, toujours dominées par l’électronique. Les morceaux sont légers, directs, bien équilibrés avec ce qu’il faut de hargne pour ne pas ennuyer, ce qu’il faut de douceur pour ne pas irriter, quelques soli simples et catchy et une variété de sons synthétiques bien trouvés permettant d’éviter l’écueil du syndrome « Bontampi ». Voilà donc une expérience originale à tenter, une expérience psychédélique, une expérience « Dol Theeta » (comprendront ceux qui auront entendu l’intro).