« Reflections » est le second volet de l’aventure Seneca commencée en 2002 du côté de la Caroline du Nord. Après la sortie de leur premier long format, deux ans plus tard, la formation signe chez Lifeforce Records et fait appel, pour la production et le mixage de leur nouveau bébé, à Jaime King (Between The Buried And Me, Glass Casket, Beneath The Sky )
Alors que le patronyme Seneca renvoie au célèbre philosophe Espagnol, précepteur de Néron, qui envisageait la sagesse comme le but ultime de tout homme, et malgré un titre à double facette, la musique que développent les américains est, elle, pour le moins explicite. Le groupe développe en l’espace d’une petite demi-heure de temps des sonorités deathcore tantôt lourdes, plombées, tantôt plus ardentes, voire techniques à l’instar des Anglais de « The Eyes Of A Traitor ».
Dès le premier vrai titre « Palehorse » - après une plage d’ambiant - se dévoile pourtant une petite diversité : s’annonçant comme un colosse de death-métal, efficace quoique traditionnel, le morceau se mue vers des schémas emocore avec son lot de chant clair et de riffs plus élancés et aériens. La mutation, encore rencontrée au fil de l’album, sera même complète sur « Illusions », titre au format quasiment FM mais très punchy et au final plutôt réussi.
D’autres de leur côté mettent en avant des breakdowns puissants et des passages alambiqués plus typiques du deathcore, démontrant alors les capacités techniques de ces jeunes américains. Le chant se fait alors abrasif, guttural, mais les ambiances restent sombres et moites. La production grumeleuse et pesante rajoute d’ailleurs à cette impression de pesanteur.
En tant que nouveau représentant de la scène deathcore, Seneca ne fait pas figure de pâle suiveur, grâce notamment à un souci d’évoluer au-delà des contours stricts du genre. Album court mais bien rempli, « Reflections » ne se veut pas éperdument novateur – et ne pourra le prétendre - mais possède des dispositions notables en vue de devenir une des valeurs sûres de ce mouvement.