Hendaye, ville touristique par excellence du pays basque, est également le berceau du groupe Ilungara. Cette formation est composée de jeunes musiciens qui évoluent depuis 1996 dans le paysage musical français. Après une demo sortie en 1999, un premier album autoproduit titré "Following The Flames" et distribué en 2005, Ilungara présente son nouvel opus intitulé "From The Ashes To The Dust". En y regardant d’un œil plus attentif, ces basquais pourraient bien essayer de grignoter un peu sur la notoriété montante des grands frères de Gojira…
Le premier élément de poids à souligner, c’est que toute ressemblance avec les franc tireurs bayonnais ne se traduit strictement qu’au niveau du rapprochement géographique. En effet, le contenu de "From The Ashes To The Dust" fait état d’une claire divergence par rapport au style pratiqué par Gojira, si ce n’est quand même et fort heureusement d’ailleurs, l’attirance envers les décibels.
Ilungara exploite le bon vieux filon du heavy / speed mélodique dont les années quatre vingt nous en ont fait découvrir une nouvelle facette, notamment par l’intermédiaire de combos germaniques assez précurseurs en la matière. Si une influence majeure se dégage tout particulièrement de "From The Ahses To The Dust", c’est bien celle des allemands d’Helloween, surtout à leur débuts fracassants symbolisés par l’album "Walls Of Jericho". Tout aussi redoutables en attaque que leurs glorieux aînés, nos quatre mousquetaires savent brillamment exposer des atours hautement recommandables et nécessaires dans le genre qu’ils proposent.
L’introduction mélodico-symphonique de rigueur à tôt fait de s’évaporer sous l’effet de souffle provoqué par la vélocité et la puissance dégagées par Ilungara. Des rythmiques nerveuses et saccadées enveloppent la majorité des neuf compositions. La paire basse / batterie insuffle de sérieux coups de butoir grâce à une double pédale omniprésente et des lignes de quatre cordes charcutées à souhait, non sans rappeler de grands noms de cet instrument clé comme Steve Harris d’Iron Maiden ou encore Markus Grosskopf d’Helloween. Et le second élément de poids à mettre au crédit d’Ilungara est la prestation sans faille du soliste. D’ailleurs, il donne le ton dès le tout début du premier titre. Rapide, technique et doté d’un sens mélodique imparable, ce musicien dispose d’un sacré coup de patte et se révèle surtout aussi brillant que prometteur. Quant au chant, à connotation majoritairement aiguë et dispensé par le guitariste rythmique, il se fait porteur de quelques soubresauts juvéniles assez sympathiques dans l’ensemble (ne perdons pas de vue et donc d’ouie le jeune âge de ce quartette…).
"From The Ashes To The Dust" dépote sévère tout en accrochant bien le bitume. De facture pourtant classique, les neuf titres sont équilibrés et bien fournis en breaks et autres chorus permettant de démontrer un certain savoir-faire en terme de composition. Sans compter qu’il n’est vraiment pas désagréable de se surprendre à fredonner quelques refrains mélodieux et accrocheurs… De ce côté-ci de l’Atlantique, Ilungara a rempli sa mission avec ce deuxième album.
Même si quelques redondances de schémas sont perceptibles aux fils des écoutes, cette production démontre carte sur table que cette jeune formation, tout comme ses compatriotes lyonnais d’Holy Pain, dispose d’un potentiel indiscutable ainsi que d’une marge de progression non négligeable. Cependant, si le groupe se doit tout de même d’affiner davantage sa personnalité, il pourrait sans difficulté servir d’exemple et donner l’idée aux futurs musiciens en herbe de se lancer dans la grande aventure mais aussi (et cela fait partie du jeu) les grosses galères du heavy métal.