Vision Divine, c'est le nom du projet de Fabio Lione, chanteur de Rhapsody et d'Olaf Thörsen, son compagnon de l'époque Labyrinth. Le projet a marché avec le premier album mais le deuxième a été un échec commercial. Après une nouvelle séparation (Lione avait déjà quitté Labyrinth), le chanteur est remplacé par Michele Lippi au sein de Vision Divine. Mais Thörsen n'est pas rancunier, et comme Rhapsody of Fire est englué dans un procès avec une maison de disque, Lione est réintégré à l'équipe. Voilà donc le nouvel opus du groupe avec son chanteur d'origine. Ne cherchez pas le rapport avec Rhapsody, il n'y en a pas vraiment. La recette est un métal mélodique à fortes consonances symphoniques.
Premier élément réjouissant, le chant est lyrique et entrainant ("Angel in Disguise"). Ici, Fabio préfère s'exprimer de manière nuancée et mélodique, comparé à la puissance qui lui est connue d'habitude. Dès le premier titre, sa voix est l'un des points forts de l'album, jusqu'à prendre parfois l'ascendant sur les autres instruments.
Ceux-ci ne sont pourtant pas en reste. Le guitariste se fend même de soli véritablement réussis ("Fading Shadow", "The Killing Speed of Time"). Les claviers, quant à eux, servent bien le coté symphonique de l'album. Ils n'en font pas des tonnes et laissent les guitares s'exprimer sur les nombreux riffs qui parsèment l'album. En solo, le son est clair et net, avec toujours ce soucis d'énergie qui se retrouve sur tout l'opus.
Quelques regrets subsistent. Déjà, le coté symphonique est très latent. Les ambiances sont pompeuses tout comme les lignes lyriques. L'ensemble ne décolle jamais vraiment, la faute à des arrangements et des lignes de synthés qui ne prennent pas assez de risques (mieux vaut ça qu'un plantage ceci dit). Du coup l'album se retrouve un peu le cul entre deux chaises, avec comme résultat une espèce de métal mélodique édulcoré. En outre, si la section rythmique, qui occupe une place prédominante, fait bien son boulot, les rythmes sont parfois trop linéaires et la basse est quasiment absente par moments.
Cet album est donc très correct, sauvé par les excellentes lignes de Fabio Lione. En gardant les quelques touches très appréciables de Thörsen, et avec peut-être quelques prises de risque qui empêcheraient la musique de tourner en rond, Vision Divine pourrait bien nous surprendre agréablement dans l'avenir.