« The New Black sonne comme Pantera qui a bouffé du Metallica au petit dej’, du Nickelback au déjeuner et du Black Label Society avant d’aller au lit ! ». Après avoir lu ce genre de déclarations sur le site officiel d’un groupe, rédiger une chronique sur ce type de formation pourrait s’apparenter à un jeu des 7 différences. Et malheureusement l’histoire se répète depuis un bon moment maintenant, à se demander de plus en plus quel groupe parviendra à réinventer l’eau chaude… Ou même froide !
Mais la vraie question ne serait-elle pas plutôt celle de l’œuf et la poule ? Qui nous dit que si The New Black avait été formé il y a 20 ans, ils n’auraient pas été à l’origine des genres qu’on les accuse de copier aujourd’hui ? A vouloir de l’originalité à tout prix, n’en oublie-t-on pas les deux aspects fondamentaux de la musique, à savoir la qualité et le plaisir ? Voyons voir si The New Black remplit son contrat sur ces deux points...
Dès l’ouverture la tentation de hurler un tonitruant OUI rageur est énorme ! « Everlasting » débarque avec une rythmique lourde et carré, la basse claquant et les guitares vrombissant. La voix, dont les tessitures sont comparables à celles de James Hetfield ou Chad Kroeger, trace son propre sillon et délivre un refrain imparable qui se grave dans les cranes pour un bon moment. « Why I Burn » enfonce le clou en se faisant plus menaçant, lorgnant même ouvertement du côté du thrash le temps d’un solo ou de rythmiques batterie / guitares acérées. Nouvelle démonstration vocale dont on retiendra les « Huun, Huun » du refrain, susceptibles de donner des vapeurs à toutes les jeunes filles en fleur… qui n’écouteront jamais ce disque malheureusement !
La suite de l’album déroule son hard-métal direct. Passé le basique « Coming Home », sauvé par une belle énergie et par les titres qui l’encadrent, déboule justement un « More Than A Man » aux allures post grunge burné et au break débouchant sur un solo aussi court que jouissif. Avant d’avoir reposé les pieds sur le sol, « Simplify » nous en arrache avec une intro à l’harmonica et une ambiance métal booggie qui vous fera définitivement oublier que le combo est allemand ! S’en suit une intro à l’orgue pour « 50 Ways To Love Your Liver », prolongée par un titre aux accents nu-métal qui finit d’imposer la certitude suivante : si The New Black a des influences, elles sont nombreuses et toutes plus maîtrisées les unes que les autres !
« Ballad Of Broken Angels » renfonce la porte déjà ouverte des sonorités américaines. Elle parvient à calmer (un peu) le ton… pendant 1 minute ! La bête semble en effet toujours bien remontée, et ce n’est que sur « Wound » qu’elle s’apaisera réellement, sans être morte pour autant. A noter à travers « Not Me » et sur l’album le très bon travail sur les chœurs et le doublement des lignes vocales, apportant un peu plus de puissance et de diversité à l’ensemble. « Superman Without A Town », « The Man Who Saw The Universe » et « Welcome To Point Black » achèvent de remplir la galette sans dépareiller.
Cervicales légèrement échauffées, mâchoire déboîtée, vous tenterez en essorant votre T-Shirt suintant de vous souvenir de la question que vous vous posiez il y a moins d’une heure. Un truc avec une poule, un œuf, des influences et… ah oui du plaisir et de la qualité, ces deux la sont bels et bien présents ! Alors la poule, l’œuf, Pantera, Metallica, les ZZ Top ou Gilbert Montagné, après tout, on s’en fout...