Jeune (dans tous les sens du terme) groupe basé à Los Angeles, The Source, auteur d'un premier album remarqué en 2006 – All Along This Land – nous revient avec son deuxième opus, Prickly Pear.
Evoluant dans un style progressif rappelant furieusement les années 70, The Source a tout d'abord été catalogué, à juste titre, comme un clone de Yes. Et l'ouverture de ce nouvel album ne vient pas contredire cette tendance. Dès les première mesures de Promised Land, l'auditeur se retrouve plongé dans l'univers de Jon Anderson et ses comparses : un guitariste au jeu singeant Steve Howe, des changements de thèmes et de rythmes permanents, des harmonies dissonantes, etc. Le tout fera on s'en doute le régal de tous les amateurs du groupe original.
Le seul problème, c'est que Yes est unique, et la magie s'estompe dès les premières mesures chantées. Comme tous ses acolytes, Aaron Goldich est jeune, très jeune, et malheureusement sa voix manque de maturité et ne colle vraiment pas au registre torturé proposé par ce premier titre pourtant très intéressant, et dont la fin en fade-out en plein milieu de l'introduction d'un nouveau thème laisse perplexe. A l'opposé de ce style complexe, Star Dreamer et Thin Airse présentent comme des chansons nettement plus abordables, dans un style très Beatles, plutôt bien servies cette fois-ci par le chant légèrement traînant.
Pour compléter le tableau, The Source nous propose deux gros plats de résistance, sous la forme de pièces à tiroir multiples … mais également à rallonge. Certes, on trouvera dans Until Morning Time une foultitude de bonnes idées et de thèmes en tous genres, complexes, harmonieux voire même néo. Mais le tout est un tantinet bordélique, et l'intérêt finit par se diluer. De son côté, en proposant pourtant un format similaire et grâce à une structure bien plus cohérente, Castles in the Sky permet de terminer l'album en beauté malgré quelques longueurs.
Malgré un talent évident d'interprétation, l'écoute de cet album m'a laissé sur ma faim : on sent un potentiel présent, prêt à éclater, mais le groupe semble chercher sa voix, entre une référence (Yes) trop évidente pour être un véritable guide, et des velléités d'exploration d'autres univers étouffées par l'héritage pesant du modèle. De même, la jeunesse du groupe saute aux oreilles de l'auditeur, notamment au niveau du chant et dans la structure des compositions. Un problème qui se réglera sans doute avec le temps et de futurs albums plus aboutis.