Premier album de ce personnage ayant pour nom de scène une simple lettre : T. Vous l’avez compris, "Naive" est le fruit d’un seul et unique homme, compositeur, multi instrumentaliste et qui plus est chanteur... Un exercice périlleux et une légère appréhension sur le résultat que peut donner un travail en solitaire.
Généralement, les premières mesures permettent de définir la tournure que prendront les différentes compositions de l’album. Un constat qui se vérifie ET ne se vérifie pas sur "Naive". Si il est certain que pour l’amateur de rock progressif d’ambiance, la première piste amène à prédire bon nombre de sensations, un certain nombre de surprises l’attend tout le long de son parcours. En effet, tout en conservant une certaine homogénéité, les morceaux alternent les styles, passant d’un contenu atmosphérique synthés/guitare, à un genre électro progressif très proche de "Anoraknophobia" de Marillion.
Une autre caractéristique de "Naive" vient de montées en puissance partant du piano et finissant dans une apothéose de percussions/synthés absolument ahurissantes. Enfin, pour couronner le tout, le chant se permet tout simplement d’être sidérant là ou on ne l’attendait pas. Aussi bien dans les graves que dans les aigues, alliant douceur et puissance, se calquant à la musique à la perfection, il ferait presque regretter de ne pas avoir été plus employé.
Cette atmosphère particulière dans laquelle baigne l’album est un atout majeur qui fera oublier quelques maladresses. Elles se caractérisent essentiellement par des répétitions outrancières de phrasés et deux ou trois pistes au contenu étrange et expérimental manquant singulièrement d’intérêt, à moins d’aimer les mélanges synthétiques sans harmonie.
Une fois de plus, ne pas être connu n’est pas synonyme d’absence de talent et T le prouve. La production ne souffre d’aucune faiblesse et sans les défauts signalés précédemment, "Naive" aurait sans doute pu figurer parmi les meilleurs albums progressifs de l'année 2002.