Non non, Sarke n’est malheureusement pas l’oeuvre de notre controversé chef d’état et de notre première dame de France chuchotteuse. Dommage car nous aurions bien besoin de rire un peu dans cette morosité ambiante. Nous voilà en fait devant le projet de Thomas Berglie a.k.a. Sarke, batteur officiant dans Khold et Tulus groupes de Black Metal sévissant du côté d’Oslo, là où le saumon est rose et le blackeux noir et blanc. Nous ne sommes pas loin d’un one man band puisque Sarke s’occupe ici d’absolument tout: les compos, les textes, et il se transforme même en homme orchestre en se faisant batteur, guitariste, bassiste et clavieriste. One man band à un près donc puisque notre petit homme hyperactif est allé chercher Nocturno Culto de Dark Throne qu’on ne présente plus, et qui va « faire sa Carla » en chantonnant sur tout l’album.
A l’image de sa pochette, Vorunah envoit une musique épurée à la production volontairement étriquée, abrupte, au son quasiment 70’s. Bourré de vieux riffs tout poussiéreux, Sarke va puiser son inspiration du côté des premières heures Thrash de Slayer, Kreator voire Nuclear Assault, quand rien n’était encore vraiment en place pour ces combo qui finalement tâtonnaient alors, encore tiraillés entre le punk et le hard rock. On citera aussi Black Sabbath et Candlemass pour la teinte doom de certaines compositions. Tout cela mélangé, le nom de Celtic Frost revient invariablement en tête tout au long de l’écoute. Le clavier est parfois très présent, mais jamais envahissant. Employé avec parcimonie, il apporte par exemple une légère touche mélancolique plutôt bien sentie sur le morceau « Vorunah », qui est d’ailleurs certainement le meilleur de l’album. La voix de Nocturno Culto, râpeuse et posée, jamais hurlée, est un élément essentiel à la réussite de l’ensemble et renforce encore un peu cette impression d’album vieillot. Nous regretterons le court, rapide et mono rythmique « Dead Universe » qui fait un peu tâche et clôture la galette sur une presque fausse note.
Nous n'allons pas crier au génie, même si apparemment content de lui, Sarke s’auto persuade (ou tente de nous persuader) d’avoir crée un monstre. Toutefois la créature a son petit charme, tout comme en a une vieille photo jaunie par le temps. Le vieux Thrash a décidément le vent en poupe dans les milieux Black ces derniers temps !