Le groupe américain Echolyn n'a pas, du moins en Europe, l'aura de certains groupes de Rock Progressif comme Spock's Beard ou The Flower Kings, mais il occupe la scène progressive depuis 1990, avec quelques interruptions, mais une dizaine de galettes quand même (studio et live). Le CD présenté aujourd'hui, Cowboy Free Poems – Remaster, comme son nom l'indique, n'est pas une nouveauté, mais une réédition remasterisée. Comme l'original, qui date de l'an 2000, n'a pas eu l'honneur d'une chronique sur notre site, Allons-y pour une petite revue…
Réglons tout de suite la partie technique, raison officielle de cette réédition. Le son est meilleur, plus clair, et chaque instrument s'en trouve mieux mis en valeur. La comparaison rend l'ancienne version obsolète sur ce plan, c'est incontestable. Pour le reste (la musique elle-même), pas de différence. Bon point donc, il n'y a pas tromperie sur la marchandise…
14 titres constituent ce disque d'une heure. Parmi ces 14 morceaux, 4 se distinguent par le titre Poem numérotés de 1 à 4. Ces petites plages, de moins de 2 minutes, sont comme des interludes planants servant d'introduction au titre les suivant.
Pour le reste, Echolyn peut se vanter de varier les plaisirs. Certains passages obligés du Rock Progressif, comme les rythmiques alambiquées, les thèmes nombreux, dont l'accès n'est pas toujours immédiat et des parties instrumentales assez élaborées nous rappellent le style de prédilection du groupe, mais ce n'est pas tout. Les influences, parfois étonnantes, d'autres fois plus classiques, sont nombreuses. Piano électrique à la Supertramp (Gray Flannel Suits), passages fortement inspirés de Spock's Beard (Swingin The Ax ou Brittany), vocaux à la Peter Gabriel dans High As Pride, titre dans lequel se retrouvent également des influences de Genesis.
Comme vous pouvez le constater, la liste ci-dessus, non exhaustive, reste dans la musique progressive ou presque. Mais vous trouverez aussi un semblant d'incartade dans le Jazz Rock avec l'intro de American Vacation Tune, lui-même assez Rock.
J'ai eu du mal à adhérer à ce disque, et je n'y suis d'ailleurs pas complètement parvenu. Je me suis demandé au fil des écoutes ce qui causait cette difficulté. Après une visite chez mon analyste, il s'est avéré que c'est le manque d'émotion, d'aucune sorte, qui m'a gêné tout au long de ces écoutes. Pas de frisson, pas de moment attendu avec fébrilité, pas de passage qui attire l'attention. Non, rien que de la musique, parfois bonne, mais jamais émouvante comme sait l'être celle des maîtres du style. L'enthousiasme général qui semblait planer autour de ce groupe à la rédaction n'est pas de mise ici. J'encourage néanmoins les aficionados du groupe à porter leur attention sur cette réédition qui, répétons-le, propose un réel apport technique.