Créé en 1991 à Santiago, Criminal était à l’origine un groupe purement chilien. Puis, suite à l’installation en Angleterre de ses deux membres fondateurs, Anton Reisenegger et Rodriguo Contreras, le groupe est présentement devenu anglo-chilien. "White Hell" est le sixième album studio du groupe mais je dois reconnaître que, jusqu’à maintenant, je ne connaissais Criminal que de nom. C’est donc avec ce tout nouvel opus et sans pouvoir juger de l’évolution musicale du groupe que je prends connaissance de leur thrash/death métal - plutôt thrash que death d'ailleurs - résolument moderne.
Comme bien trop souvent, l’album débute par les deux meilleurs titres "21st Century Paranoia" et "Crime And Punishment" avec leurs riffs tranchants, leurs mélodies acérées et assassines. J’écris "comme bien trop souvent", car à l’écoute des tout premiers titres on se dit qu’on tient un album qui va nous emmener dans les plus hospitalières contrées de Thrashland. Malheureusement, le reste de l’album n’est pas à la hauteur de ce début enthousiasmant.
Autant dire que le soufflet retombe aussi vite que son élévation fut instantanée. Non pas que la musique du groupe soit mauvaise. Mais, elle transpire le pain surprise sans sa garniture, le quelque peu déjà entendu, surtout si l'on est accoutumé au thrash latino-américain. Criminal n’est pas sans rappeler par moment des groupes phares comme Sepultura ou Soulfly, les petits plus en moins. Loin d’être un défaut en soi, cela s’avère quand même dommageable, surtout quand on a rien de mieux ou d’équivalent à proposer. Certes, le groupe ne manque pas de savoir-faire, avec pour preuve les aérations guitaristiques bienvenues comme sur le titre "Strange Ways".
Criminal n’est pas un groupe à mettre au piloris de la médiocrité. Néanmoins, il est franchement difficile de s’enthousiasmer véritablement pour des compos semblant maintes fois rabâchées. Pour tout amateur de thrash/death métal, White Hell est loin d’être désagréable à écouter, mais, il manque malgré tout le petit plus qui fait souvent la différence chez d’autres groupes évoluant dans la même veine musicale. Criminal fait partie des groupes de seconde division et ce n’est malheureusement pas ce nouvel opus qui risque de les projeter sous les lumières d’une première division musicalement plus emballante. Un album sympathique mais sans plus.