1995, un groupe en provenance de Stockholm explose sur la scène extrême mondial avec l’album « Orchid ». 2009, soit quatorze années après, un combo québécois créé en 2006 débarque sur la même scène avec « Deep Within the Core ».
Bien que nous aurions préféré vous dire que le parallèle entre les deux combos prévaut pour les sensations procurées par ce dernier album, ce qui frappe avant tout c’est la qualité de la production de ce « Deep Within the Core » du niveau de celles proposées, il y a quatorze ans ! Effet de style recherché ou production désespérément désuète ? Toujours est-il qu' Aesth entame sa carrière internationale avec un réel handicap qui pourra être rédhibitoire pour certains. Quel dommage quand on constate que le moindre EP auto-produit est à ce jour d’une qualité proche de celles des meilleures grosses productions.
Une production qui dessert des compositions, certes pas des plus originales mais qui trouveront un public auprès des amateurs de death progressif des débuts. En effet, comme le laisse présager la production ambiante, on nage en plein death progressif mélancolique avec quelques trop rares entorses à la recette estampillée Opeth, notamment des incursions du coté du jazz (« Unleash the Beast »). De là à conclure que « Deep Within the Core » est un album à réserver exclusivement aux fans de la première heure du combo suédois, il n’y a qu’un pas que nous… franchirons allégrement !
En bref, si « Deep Within the Core » s’avère être un énième album d'obédience Opeth, on ne peut pas vraiment reprocher aux canadiens cette influence. Les suédois ont eu, ont et auront un tel impact sur la scène death progressive que ce « défaut » n’en est pas vraiment un. Non, ce qui fait réellement défaut à ce « Deep Within the Core », c’est une production bien en deça de ce que la technologie contemporaine propose. Gageons que ce bémol sur le fond soit vite gommé pour la prochaine sortie. En se détachant en outre un peu de l’influence d’Opeth, on pourra éventuellement espérer à nos cousins québécois un avenir à la Opeth, c’est tout le mal qu'on peut leur souhaiter...