Frontline semble un groupe marqué par le sort et ce n’est pas la distribution de son précédent opus (« Heroes »), limitée au seul Japon, qui va y changer quelque chose. En effet, malgré la qualité de cet album, le fait de se retrouver confiné dans les frontières du pays du soleil levant l’a condamné à des ventes insuffisantes. De retour en Europe, et après avoir travaillé sur un hypothétique « Heroes II », le combo Allemand nous offre finalement ce « Right Attitude » qui se présente sous la forme d’un amalgame de 15 titres tirés de « Heroes » et des sessions de « Heroes II » qui n’a jamais vu le jour.
Il en résulte un album, certes de qualité, mais qui peut laisser un goût étrange, en particulier à ceux ayant eu la chance d’écouter « Heroes » au préalable. En effet, 8 titres sur 15, cela fait beaucoup, même si les raisons de cette présence en nombre sont compréhensibles. Pour les autres, l’écoute sera des plus agréables, même si certains pourront la trouver un peu longue. Nous ne reviendrons pas sur les morceaux déjà présents sur « Heroes », si ce n’est pour rappeler leur qualité, en particulier celles du mid-tempo « This Pain Will Last Forever » et de son solo final, et du dynamique « Tonight We Set… ». D’autre part, nous nous y réfèrerons pour sortir un carton jaune à Boebel & Co.. En effet, l’intro de « Our Love » avait déjà des accents de « Only The Young » de Journey, alors que le riff sautillant de « On The Run » était très proche de celui de « Positive Touch » du même combo légendaire.
Or il se trouve que les Allemands y vont encore plus fort sur ce nouvel album, en pompant honteusement le refrain du « When I See You Smile » de Bad English sur « Look At You ». Ce titre clôturant l’album, il nous laisse sur une impression désagréable concernant l’honnêteté du quintet et de son leader. Ceci est d’autant plus dommage que le reste du matériel proposé est de qualité. Frontline œuvre toujours dans un Aor-Hard FM aux accents Westcoast où planent les noms de Journey (bien-sûr !), Survivor ou Danger Danger (période Ted Poley). Les aficionados ne noteront pas d’évolution particulière par rapport à l’opus précédent, mais cela reste très bien fait et très agréable à écouter. Nous noterons en particulier « Any Other Way » avec son intro surprenante et digne du Metal Mélodique, et surtout, l’excellent « Who’s Crying Now » au riff irrésistible et entraînant, au refrain hyper efficace, et aux très bon solo et break.
Mais ceci reste insuffisant pour faire un incontournable de ce « Right Attitude ». Bien sûr, si vous découvrez Frontline par son intermédiaire, vous pourrez considérer cet album comme très bon, en dehors des fautes de goûts dû à quelques pompages peu discrets. Nous sommes malgré tout un peu éloignés du niveau du premier opus (« The State Of Rock ») et l’ensemble finit un peu par traîner en longueur à partir de 10 – 12 morceaux. « Right Attitude » reste cependant difficile à réellement décrier ou à encenser, et laisse un peu « le cul entre 2 chaises » lorsqu’il s’agit de donner un avis définitif. A vous de vous faire votre propre idée.