1999 a vu Poison retrouver son line-up original avec le retour de CC DeVille, guitariste originel du groupe. Pour fêter ça, ainsi que ses 15 ans d’existence, le combo est parti en tournée aux USA en compagnie de Ratt, Great White et LA Guns. Ce « Power To The People » se veut donc à la fois un témoignage de cette tournée, ainsi que l’occasion d’offrir du nouveau matériel aux fans avec 5 titres studios inédits. Il s’agit donc d’aborder cet opus en deux étapes correspondant aux deux parties qui le composent.
Contrairement à ce qui peut se faire d’habitude dans ce genre de cas, les titres studios ont été placés en première partie d’album. Et nous avons ici affaire à du bon, voire du très bon, en particulier avec « Strange », road-trip song particulièrement réussie. Avec « Can’t Bring Me Down » et « The Last Song », Poison fait dans le classique, le premier titre sonnant un peu comme un « Let It Play » moderne, alors que le second est une power-ballade, style dans lequel le quatuor excelle. Le titre éponyme est, quant à lui, plus surprenant de par un son à la fois très électro et assez sale : une sorte de happy-grunge ! Enfin, « I Hate Every Bone In Your Body But Mine » voit CC s’emparer du micro sur un glam-punkisant rappelant les débuts du combo.
Les choses se gâtent avec la partie live. En effet, non seulement tous les titres joués sont déjà présent sur « Swallow This Live » et n’apportent rien de plus dans leur interprétation, mais en plus, le son est tout simplement dégueulasse. La voix de Bret est particulièrement surmixée par rapport au reste, ce qui n’empêche pas d’entendre des guitares très approximatives sur « Fallen Angel ». Le solo de CC est pénible et difficilement supportable, alors que celui de Rikki est sans intérêt. Bref, alors qu’il y avait là l’occasion de témoigner d’une tournée particulièrement réussie et enthousiasmante, il est difficile de réaliser que nous avons affaire ici à un groupe qui prend normalement toute son envergure sur scène.
« Power To The People » est donc majoritairement décevant et ne laissera pas une trace indélébile du retour de CC au sein du combo aux coiffures peroxydées. Et si les 5 inédits studios sont intéressants et d’une qualité supérieure à la moyenne, ils ne suffisent pas à compenser le fiasco d’une partie live qui, non seulement n’apporte aucun intérêt, mais qui au contraire, prend le risque de décrédibiliser les performances scéniques du groupe auprès de ceux qui n’ont jamais pu en constater la qualité auparavant. Autant dire que Poison nous doit une revanche au plus vite !