En voilà un album qu'il est excellent ! Curieuse façon de débuter une chronique, non ? Et pourtant, j'ai eu envie de casser tout suspense, avant même la moindre présentation de ce groupe italien. Car Memories Lab nous vient de l'autre côté des Alpes, après une démo et 2 singles, les voilà enfin récompensés de leurs efforts avec ce premier disque LP, comme on disait du temps du vinyle. Même si, pour ceux qui ont déjà écouté leur single Empathy, les 5 premiers titres de ce Stronger Than Hate en constituaient l'intégralité.
Memories Lab navigue dans les eaux d'un Metal Progressif à la Pain of Salvation ou Dark Suns, voire Wastefall. Et force est de reconnaître que l'élève a bien écouté ses maîtres. Car s'aventurer dans les pas de Daniel Gildenlow nécessite de solides bases musicales et créatives, un brin de folie, et une dose de talent supérieure à la moyenne. Sinon, mieux vaut passer son chemin… Tout cela se retrouve chez les transalpins.
Même si la voix de Giovanni Girone n'a pas la même étendue que celle de Sieur Gildenlow, elle est utilisée de façon très étendue, dans différents types de chants, jusqu'à un growl du plus bel effet (même si on ne peut s'empêcher de penser au phénomène de mode avec ce type de chant…) dans l'introduction Hydra ou le cri de Final Day. De la douceur de l'intro de Serendipity à la rage de Tears and Blood, tout y passe et c'est avec bonheur que vous traverserez toutes ces ambiances. Il s'agit de Metal (indéniablement) Progressif (ici, ce n'est pas qu'un terme) inventif, riche, avec un vrai et très bon chanteur, The Iron Bridge devrait suffire à vous en convaincre.
Difficile de faire un grand disque de Metal Progressif sans un grand guitariste. Pas de problème ici, Gianluca "Filtro" Rizzo sait tout faire avec une guitare. Mais, à l'instar des plus grands, il ne s'adonne pas à la démonstration permanente mais participe à la couleur des titres, à leur dynamique, à l'émotion (ses soli…), et bien sûr à leur force. Il est, pour toutes ces taches, bien secondé par Francesco Forestiere aux claviers, dont les talents d'arrangeur sont pour beaucoup dans la profondeur de cet album. Discret mais efficace, il tisse la toile de fond de tout ce disque.
La rythmique est à la hauteur dans ce quintet impeccable de virtuosité au service du groupe. Giuseppe Ruggeri a quelques lignes de basse dignes d'intérêt en plus de l'assise rythmique qu'il assure sans sourciller. Un peu plus démonstratif que John Myung de Dream Theater, il est néanmoins solide comme un rock (Turning the Page par exemple).
Si vous aimez les disques avec des passages calmes qui vous préparent à une montée d'adrénaline, un coup de poing et la folie, n'hésitez pas une seconde, ce premier album de Memories Lab est pour vous. Impossible de passer en revue tous les passages intéressants de ces 10 titres tellement ils sont nombreux, difficile de décrire les émotions procurées lors de leur écoute. Mais aisé de recommander ce disque. Un indice pour les connaisseurs, ce disque est celui qui m'a demandé le plus d'écoutes avant de pouvoir le chroniquer. C'est le signe d'un grand album. Il faudra ajouter ce groupe à côté de vos Pain of Salvation et autre Dark Suns. Et comme il n'y en a pas tant que ça, c'est une aubaine.
NB : Impossible de passer sous silence le choix de Memories Lab de passer (en plus de la distribution classique) par le site Jamendo.com qui a la particularité de proposer des disques en téléchargement gratuits, avec un petit clin d'œil à l'actualité, le remerciement gradué.