Bien que très peu d'informations aient été diffusées à son sujet, Paintbox est le projet conduit depuis deux ans par Fredrik "Gicken" Johansson et Linnea Olsson, deux Suédois pour qui l'écriture de leur premier album s'est faite naturellement, sans direction musicale préméditée. Le résultat amène tout de même à admettre une préférence évidente pour les mélodies pop-rock, légères et délicates, que n'aurait pas reniées une certaine Anneke van Giersbergen (Agua de Annique, The Gathering)
Et c'est par ces onze petites ritournelles que ce duo, producteur et arrangeur - accompagné d'un troisième larron aux percussions - invite chacun d'entre nous à rentrer dans leur univers chargé d'un enthousiasme communicatif, aux accents de début de printemps, porté par le chant au timbre singulier et légèrement cassé de la jeune Linnea Olsson. Cette dernière s'affranchit de toute prouesse vocale, sans doute plus par manque de capacité que par choix, dans des tonalités proches du chuchotement.
Parfois, les ambiances se font plus mystérieuses et nébuleuses ("Heaven"), douces et introspectives ("Walls Coming Down","Choosing Love"), mais l'unité de l'album portée autour d'une certaine insouciance reste ancrée d'un bout à l'autre. Et comme la joie peut être simple comme un bonjour, les mélodies resteront pour la plupart dans un format intimiste, voire minimaliste.
Dans les plus simples appareils, de la guitare sèche, parfois électrique, au piano jusqu'à quelques cordes ou pulsations de batterie, se dégage une impression de bien-être, sans doute faussement immuable, en forme de trompe l'œil si l'on considère le contenu des textes, moins enclin à susciter une effusion de joie. Comme quoi, une gaité apparente peut cacher de plus sombres pensées. Par contre, hormis le caractère rudimentaire des paroles, ce qui en soit n'est pas préjudiciable, la forme itérative de certaines prendra alors assez vite un aspect rébarbatif.
"Bright Gold and Red" est donc la boîte à peinture de deux artistes ayant souhaité dépeindre des émotions simples et en surface euphoriques. Il en résulte un disque sans prétention, modestement agréable d'un bout à l'autre et jamais ennuyeux ne serait-ce par sa courte durée – quarante minutes. Un de ces albums qui s'écoutent l'esprit et le corps détendus ou qui, le cas échéant, permettra d'atteindre cet état de relaxation.