Quoi de neuf aux pays des milles lacs et plus précisément du côté d’Omnium Gatherum ? Un an et demi après « Stuck Here On Snakes Way », les Finnois continuent de perpétuer l’héritage du mélodeath nordique, que les précurseurs suédois ont quelque peu oublié pour se tourner vers d’autres horizons plus rentables… Pour autant, Omnium Gatherum ne rentre pas dans la liste sans cesse grandissante des combos de l’école actuelle finlandaise tendant à moderniser le genre avec "Mors Principium Est" en tête de liste. Et quoi de mieux pour prouver que le combo ait été adoubé par ladite scène que de s’adjoindre les services au mixage de l’une des figures emblématiques du death progressif: Dan Swanö, lui-même !
Côté personnel, « The Redshift » enregistre un nouveau renouvellement des effectifs avec le départ du bassiste Eerik Purdonde remplacé le temps d'un album par Pekka Johansson (Amoral) mais c’est, encore une fois, sur le chant de Jukka Pelkonen (Elenium) que les opinions divergent. Certains regretteront un chant death plus conventionnel. De notre côté, nous préférons souligner que les growls rocailleux collent parfaitement à des compos à la teneur très « rock » dans le fond. Et comme pour mieux dérouter ses détracteurs et casser, un tant soit peu, les règles d’un mélodeath - qu’il soit traditionnel suédois ou moderne finnois - Omnium Gatherum ose quelques plans peu conventionnels comme des refrains clairs graves très typés Type O Negative (« No Breaking Point » mais surtout « Greeneyes »), contrebalançant une tendance à être moins porté vers des soli démonstratifs.
Le résultat est ainsi une succession de titres entêtants avec notamment le final qui commence par l’instrumental mélancolique envoûtant « Song For December » enchaînant sur « Distant Light Highway » qui débute par des chuchotements très gildenlöwien : envoûtant…
Avec ce « The Redshift », Omnium Gatherum confirme qu’il fait bel et bien partie des combos mélodeath à suivre. Au gré de sa discographie, nous pouvons dorénavant placer le combo au rang des forces tranquilles du genre, avec des travaux d’une qualité égale aux visuels magnifiques dont ils nous font l’honneur à chaque réalisation. De plus, contrairement à ses homologues, le combo se permet quelques entorses aux codes du genre permettant aux compos de ne pas tomber dans la redite. Pas de quoi révolutionner un style, toutefois, mais un album qui se laisse écouter avec beaucoup de plaisir.