Si album après album, Yngwie Malmsteen sortait des disques de moins en moins excitant depuis « Magnum Opus », rien ne laissait présager la déception que représente « War To End All Wars ». Jusqu’à cet album, le suédois se heurtait simplement à la difficulté de surprendre l’auditeur mais il proposait toujours des compositions de qualité.
Cet opus, enregistré dans les propres studios de Malmsteen, est certainement celui qui pâti de la plus mauvaise production de sa carrière, avec des sons compressés manquant de dynamique, des instruments empêtrés dans une bouillie indigeste et un chant, tenu par Mark Boals, sous mixé et manquant cruellement de présence et de pèche. Yngwie n’a jamais été très clair quant aux causes d’un tel raté. Il a tout d’abord indiqué que cela était dû à un budget insuffisant alloué par le label, pour ensuite déclarer que le son de ce disque était celui dont il avait toujours rêvé. Il a depuis évoqué le fait de vouloir remixer ce disque afin de le proposer dans une version plus claire sous son propre label. Qu’il ne se donne pas cette peine car, au-delà du son, les compositions sont de toute façon du niveau de la production.
En effet, hormis une poignée de titres passables tels que « The Wizard », le nerveux « Bad Reputation », la ballade « Miracle Of Life », et l’instrumental « Molto Arpeggiosa » (et encore, celui-ci n’est-il qu’une relecture d’un ancien titre : « Arpeggios From Hell »), le reste est tout simplement sans intérêt. On en viendrait presque à s’extasier devant l’originalité de « Black Sheep Of The Family » et de son style reggae. Ce titre est d’ailleurs chanté par un inconnu qui, selon Yngwie, serait l'un de ses amis, chanteur dans un groupe de reprises de The Police et qui, après une soirée arrosée, aurait pris le micro pour enregistrer cette « chose ».
Avec sa production insipide et ses compositions bâclées, « War To End All Wars » semble prouver au moins une chose : l’abus d’alcool peut faire du mal, même aux génies. On oublie vite fait, et on passe à autre chose.