A la question qu’évoque pour vous le metal brésilien, il est fort probable que la majorité d’entre vous va répondre au gré de ses aspirations musicales : Angra et Sepultura… Dans sa quête de talents injustement méconnus, Music Waves vous propose une alternative brésilienne à toutes ses influences, à savoir un power thrash metal avec, en filigrane, une sensibilité toute progressive : une démarche théoriquement comparable à celle de Nevermore.
Formé en 2004, le combo a déjà fait parler de lui en 2005 avec un EP « Unknown », mais néanmoins pas assez pour attirer un label pour produire l’album qui nous intéresse. Ce léger désagrément n’a pas empêché le combo de s’adjoindre les services de James Murphy (Death, Testament) au mixage… Ajoutez à cela, un artwork tout en couleur particulièrement aguicheur et c’est sous les meilleurs auspices que débute l’écoute de ce « Antigen ».
Dès les premiers titres « Clockwork I » et « Layer of Days », nos à-priori positifs sont confirmés par l’entremise d’un thrash progressif enlevé, mené par des riffs conducteurs surpuissants et étayés par quelques growls entrecoupés de savoureux breaks mélodiques aux refrains clairs aériens. C’est dans ce contexte que s’enchaînent avec énormément de naturel les dix titres qui composent ce « Antigen » aux inspirations musicales variées mais tendant globalement vers un Dream Theater époque « Awake » comme en témoigne notamment l’intro de « Virtual Twin ». Mais un Dream Theater testostéroné : Caio Duarte n’officie pas dans le registre des chanteurs prog castras mais plutôt dans un registre chaud et extrêmement grave pouvant s’apparenter à celui d’un Emmanuelson (Ellipsis).
De la même manière, le break de « Tactile Haven » pourra rappeler des passages tout en finesse proposés par Steve Vai justifiant ainsi toute la virtuosité de Pablo Vilela et Diego Mafra qui s’en donnent à cœur joie sur le final instrumental de « Join and Surrender ». Mais quelque soit cette diversité, l’aspect heavy thrash est toujours présent pouvant donner des impressions de redondance et, donc, une certaine lassitude à l’écoute.
Pour une première, Dynahead nous gâte véritablement au point que notre short-list de combo brésilien incontournable s’est enrichie d’un nouveau combo fort prometteur auquel nous pouvons promettre un avenir plutôt radieux... Si seulement les labels daignaient se pencher sur son cas et lui donner une distribution à la hauteur de son talent.