ARTISTE:

ULYSSES

(HOLLANDE)
TITRE:

THE GIFT OF TEARS

(2008)
LABEL:

MUSEA

GENRE:

METAL PROGRESSIF

TAGS:
Chant éraillé, Chant grave, Symphonique, Technique
""
PLATYPUS (30.03.2009)  
4/5
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Ulysses, groupe néerlandais formé en 1998 avec comme principales influences Dream Theater et Pain of Salvation (excusez du peu !), propose avec « The Gift of Tears » son deuxième album (un EP étant sorti en 2001), cinq ans après « Symbiosis ». Même avec le remplacement du chanteur et du bassiste, un tel délai entre deux albums peut paraître long ; la qualité se doit alors d’être au rendez-vous.

Composé de sept morceaux pour une durée totale de 60 minutes, l’album recèle deux pièces excédant les dix minutes, dont l’excellent épique "Anat", qui narre l’histoire tragique d’un couple de jeunes parents perdant leur fille âgée d’un an, décédée des suites d’une tumeur au cerveau. L’atmosphère générale du disque est à l’avenant : sombre, mélancolique, souvent introspective. Les tempi, rarement très élevés, n’ont pas de quoi épuiser le batteur qui peut alors proposer un jeu tout en finesse, loin des standards actuels du genre pour lesquels la double-pédale est devenue un incontournable. De la même manière, les soli se font relativement discrets, concentrés au sein de longues plages instrumentales permettant aux musiciens de s’exprimer sans surenchère technique. Pour autant, l’aspect progressif reste omniprésent ; mais il est plus à chercher du côté de la juxtaposition d’ambiances originales et différenciées, de la multiplication de breaks instrumentaux complexifiant les structures et relançant sans cesse un propos musical confronté à l’urgence théâtrale du lyrisme, que dans la virtuosité individuelle et l’avalanche de plans rythmiques inaccessibles au profane.

L’omniprésence des claviers, assurant aussi bien l’accompagnement que les mélodies et les soli, en cela très néo-progressive, contraste avec une approche générale plus métal, très agressive parfois (malgré une production ayant tendance à étouffer quelque peu la saturation au niveau des riffs). "Anat" présente les multiples facettes du groupe en faisant traverser à l’auditeur l’ensemble du spectre émotionnel exploré dans les morceaux précédents : le chant se fait tour à tour combattif, caressant, implorant, pour mieux enchaîner sur de belles explosions lyriques relayées par la mélancolique chaleur d’un solo de guitare gorgé de feeling. Quelques courts passages empruntés au rap renvoient immanquablement à la technique vocale popularisée par Daniel Gildenlöw, confirmant qu’au-delà du chant, l’influence principale du groupe est bien Pain of Salvation.

Les six autres morceaux de l’album ne déméritent pas, même s’il est permis de s’interroger sur l’intérêt du (trop) court interlude voix /piano "Silence of the Night", qui n’a d’autre effet que de casser le rythme et d’affaiblir l’intensité dramatique de l’ensemble. L’autre ballade de l’album, "Lost", se révèle bien plus convaincante en prenant le temps d’introduire, après un premier couplet acoustique, des sonorités plus électriques débouchant sur un final choral harmoniquement très réussi (la progression de la basse des accords piano - transition chromatique avec passage du mineur au majeur avant de résoudre sur le quatrième degré en mineur - évoquant d’ailleurs l’excellent refrain de "Take me Down" du groupe Venturia). Quant à "The Gift of Tears", il nous offre un superbe final instrumental, cette fois-ci clairement technique, sans que pour autant la musicalité et l’ampleur atmosphérique se retrouvent sacrifiées à la virtuosité.

Le reproche principal que nous adresserons à cet album concerne alors son manque d’inventivité. Ulysses nous offre un métal progressif on ne peut plus traditionnel, nettement influencé par la scène européenne et scandinave. Aussi la première écoute se montre-t-elle largement décevante, malgré les qualités mises en avant précédemment. Mais un peu de persévérance devrait vous permettre d’apprécier ce « The Gift of Tears » à sa juste valeur, à savoir une œuvre profonde, maîtrisée et sensible, mais souffrant d’un réel défaut d’originalité.


Plus d'information sur http://www.ulysses-online.nl/





LISTE DES PISTES:
01. Family Portrait - 08:56
02. Guardian Angel - 09:10
03. Lost - 06:33
04. How Much More - 12:14
05. Silence Of The Night - 02:46
06. The Gift Of Tears - 07:07
07. Anat - 14:52

FORMATION:
Casper Kroon : Basse
Michael Hos: Chant
René van Haaren : Batterie
Ron Mozer : Claviers
Sylvester Vogelenzang de Jong : Guitares
   
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