Grâce à une brèche laissée vainement ouverte par une scène française apparemment peu attirée par ce genre musical, les quatre trublions parisiens de Tracy Gang Pussy – hommage à une actrice de film pour adulte sévissant il y a quelques années - en profitent depuis maintenant quelques années – au même titre que leur acolytes d'Highschool Mother Fuckers - pour se placer dans la catégorie des valeurs à suivre, catégorie punk rock. A vrai dire, les vœux du quatuor sont évidemment désintéressés, la primauté allant vers une musique directe, sans arrière pensée.
Après des débuts remarqués par leur travail plus proche des Backyard Babies et des The Hellacopters, avec qui ils partageront d'ailleurs certaines affiches, sort cette année leur quatrième effort intitulé, coïncidence ou pas, "Number 4". Dernière galette sous cette configuration car depuis l'enregistrement le line-up a quelque peu changé, un dénommé Lucky ayant pris la place du chanteur-guitariste Regan.
Musicalement, TGP sort une nouvel fois l'artillerie rapide, enchaînant les treize brulots avec une dose caractéristique d'énergie, sans temps mort, évoluant d'un bout à l'autre entre le Rock’N'Roll Scandinave et le Punk Rock US qu'on leur connaît. Le plaisir de jouer s'entend, chacun occupant sa place avec dextérité irréprochable. Seul "I Don't Believe In Happiness Anymore", fermant la marche, préfère le trot au galop, exprimant une certaine mélancolie plutôt que la pétulance rencontrée jusque là.
Avec toute cette vélocité, TGP semble malheureusement confondre vitesse et précipitation. Les français savent de quoi ils parlent, et s'en expliquent parfaitement, d'autant que la production de Francis Caste (Zuul FX, Red Mourning, The Arrs,…) permet à la formation de mettre en valeur leur maîtrise du genre. Seulement il reste une impression tenace que les titres défilent comme si la touche "repeat" était enfoncée depuis le premier. Si les morceaux se différenciaient un peu plus les uns des autres, notamment dans les rythmes abordés, "Number 4" y aurait sans doute gagné en plaisir d'écoute.
S'ils ne peuvent se targuer de faire avancer la machine punk, ce qui serait au final présomptueux ou simplement illusoire, ces quatre parisiens peuvent au moins faire prévaloir une ardeur diablement efficace. Dommage tout de même qu'ils ne nous aient pas proposé une palette plus variée de leur savoir faire. Qui sait, peut-être y aurons-nous droit au "Number 5".