Après plus de 25 ans d’existence, D-A-D, est toujours bloqué au stade de groupe de seconde zone. Les années 80 et le succès rencontré avec « No Fuel Left For The Pilgrims » et « Riskin’ It All », sont en effet désormais bien loin. La faute était plus à chercher au niveau du piètre travail effectué par leurs maisons de disque que dans leur qualité musicales propres. Car à ce niveau, le groupe n’a jamais déçu.
Et leur nouvelle galette ne déroge pas à la règle : le disque est excellent, mais sort en France 5 mois après sa sortie officielle. Enregistré dans le New Jersey et à Copenhague, ce 10ème album est une réussite totale.
Si D-A-D est immédiatement reconnaissable de par la voix si caractéristique de Jesper Binzer et le mélange de Hard Rock et de Punk Rock enjoué, il réussit le tour de force de marier leur style traditionnel avec des sonorités modernes sans que cela ne nuise à l’ensemble.
De nombreux titres sont très représentatifs de l’esprit de D-A-D, notamment les excellents « Revolution », « Beautiful Together » et « House Of Fun ». Ces trois morceaux au tempo entrainant nous ramènent dans le meilleur des années 80 via des chœurs et les guitares hyper efficaces. Mais le groupe sait introduire la touche de modernité suffisante pour que l’ensemble ne sonne pas vieillot. Ainsi on peut trouver des sonorités modernes (« Monster Philosophy » et sa rythmique quasi techno), des effets sur la voix (« Chainsaw »), des accents pop qui font parfois penser à U2 (« House Of Fun ») voire des gimmicks de guitare (« I Am The River »).
Les rythmes sont assez variés avec 3 morceaux mid tempo. « Too Deep For Me », pour commencer qui est indéniablement un des moments forts de l’album. Ce morceau très dépouillé est tout en émotion et permet au chanteur, au bassiste et au guitariste de faire rimer simplicité avec efficacité ; « Milk & Honey », tout en retenue qui voit Jesper Binzer d’adopter des accents à la Steven Tyler ; et enfin « Nightstalker » et son ambiance mélancolique.
Alors que pourra-t-on reprocher au groupe ? Eh bien pas grand-chose… Car même sur les morceaux un peu plus moyens, il y a toujours quelque chose à retirer, à l’image de « Nightmares In Paytime » ou le final est de toute beauté, grâce notamment à la gouaille de Jesper Binzer et aux chorus de guitares.
Un excellent album donc qui allie avec bonheur le Hard Rock traditionnel et pêchu de D-A-D avec des sonorités et des inspirations variées et modernes qui nous amènent vers les rivages de U2, Coldplay, Bad Religion ou Orson. N’hésitez pas une seconde, courrez acheter cet excellent disque, vous aurez le sentiment de retrouver un vieux pote d'enfance et vous constaterez qu'il a toujours une banane d’enfer.