Après cinq albums de hard rock qui flirteront de plus en plus avec le naissant heavy metal, Judas Priest doit aborder une nouvelle phase de sa carrière et pas la plus évidente: les années 80. Afin de résumer au mieux ce que fut le groupe jusqu'ici, ils ont la bonne idée de nous présenter leur premier album live avec ce "Unleashed in The East".
En découvrant celui-ci, l'auditeur averti et fan de la première période du groupe aura une première bonne surprise : la set-list. La première version voyait l'album Sad Wings of Destiny très représenté, mais pour corriger cela, le groupe ajoutera quatre titres de "Killing Machine" à la réédition de 2001. Du coup, en passant par la plupart des hits du groupe et surtout sans aucun moment de faiblesse, l'enchainement des morceaux est énorme.
La performance des anglais est ici implacable. Les guitares fusent de tout les cotés. Un peu trop d'ailleurs sur certains titres ou trois guitares sont audibles... Ils sont fort ces Tipton et Downing. Les Bink est lui parfaitement à sa place, confirmant la bonne impression qu'il avait laissée sur "Killing Machine". Les morceaux sont menés à un train d'enfer et certains trouvent ainsi une seconde jeunesse, notamment les vieux titres de "Sad Wings..." comme "The Ripper" ou "Victim of Changes". Halford interprète tout à la perfection et sans fausse note. J'ouvre une parenthèse pour faire part d'une étrange observation: Halford est l'un des très rares chanteurs à être charismatique juste à travers une piste audio. Réécoutez "Diamonds and Rust".
De manière générale, ce live sera plus d'une fois suspecté d'overdubbing, tant certains éléments sont troublants. Le fan de la première heure est déjà habitué aux effets sur la voix d'Halford, mais certains trucs un peu plus gros, comme l'ajout du bruit d'une foule en délire gâche véritablement le plaisir sur certains passages heureusement sur une durée assez courte ("Victim of Changes"). Pour cela, l'album sera d'ailleurs affectueusement renommé "Unleashed in The Studio".
Mais s’il est possible de pinailler sur telle ou telle retouche ou passage particulier, il est évident et indéniable que nous sommes en présence d'un grand live, réalisé par un grand groupe. Et ce n'est que le début…