Soyez les bienvenus dans notre séminaire « Musique & Philo Pour Les Nuls », au programme de cette journée :
- Piste 1 à 2 – La Musique et L’Ennui (1ère Partie)
- Piste 3 et 5 – Pauses Café
- Piste 4 à 10 – La Musique et L’Ennui (2e Partie)
Si vous n’avez pas prévu vos oreillers, nous vous en distribuerons à l’entrée, ainsi que quelques couvertures et autres plaids ! Accrochez vos ceintures (les chutes de siège dues à un assoupissement ne sont pas couvertes par la SECU), et c’est parti pour 37 looooongues minutes…
Amies et Amis mélomanes, vous vous demandez sans doute comment se caractérise l’ennui en matière musicale. Tout d’abord, il nous faut bien dissocier « ennui » de « platitude » ou de « mauvaise qualité », en effet : l’ennui naît avant tout d’un fort sentiment d’insatisfaction face à la chose contemplée, l’insatisfaction qui entraîne la déception, déception qui entraîne le dédain, dédain qui immanquablement fera éprouver l’ennui.
Korea a voulu faire un bel album, rythmé mais pas agressif, dépressif mais pas méchant. Ayant à cœur de mettre toutes les chances de son côté, il a fait montre d’une belle volonté dans la production, allant jusqu’à nous imposer un mur sonore manquant profondément d’aération. Il a multiplié également des effets allant de la réverbération sur quelques parties de batterie, à des touches électro plus ou moins heureuses. Enfin, il s’est adjoint les services d’un chanteur au taux de testostérone incroyablement bas, et doué d’une propension malheureuse aux couinements plaintifs.
Le Résultat ? Vous éprouverez de l’ennui ! Si l'album est tout de même sauvé de justesse par quelques compositions venant vous faire tourner la tête sur le coussin, vous ne parviendrez pas pour autant à sortir de votre douce torpeur. Pourtant les choses n’étaient pas si mal embarquées avec un « Insufficient Karma » relativement aéré et nous entraînant dans un faux rythme pas déplaisant, mais « Sthlm Psycho » est déjà là pour nous faire comprendre qu’entre atmosphérique, industriel, électro, métal, le groupe n’a pas su faire son choix. Vous soulèverez donc peut-être une paupière le temps d’un « Save Your Pain » ou « Above » un peu plus énervé (et un peu moins énervant !), ou apprécierez dans un songe l’amer douceur d’un « Rebound » s’allégeant grâce à quelques notes de piano, des lignes vocales plus posées et un crescendo à la guitare parfaitement calibré, mais malheureusement ravagé par des montées abracadabrantesques (sans le côté magique !).
Notre séminaire « éclair » de 37 minutes s’achève. Si vous avez l’impression que plusieurs heures se sont écoulées, ne vous inquiétez pas : musique et philosophie sont des disciplines denses ! Ah moins que… mais non, je n’ose le croire... vous vous soyez ennuyés ?!