EPICA, d’après le nom du dernier KAMELOT (selon les propos du site officiel du groupe), est un nouveau venu sur le marché du metal dit « à chanteuse ». Nouveau groupe formé par un expert du genre, le guitariste Mark Jansen, ex-After Forever. Je vois déjà venir les plus sceptiques d’entre vous : « encore un clone de Nightwish, » ou « aller, encore un groupe à la mode » voire « c’est épique au moins ?». A vrai dire, ces questions sont plutôt judicieuses, vu le nombre de plus en plus important de groupes qui se lancent dans l’aventure. Un élément de réponse : EPICA possède une démarche assez particulière, notamment sur le concept. Mais est ce toujours une bonne chose? Pas forcément.
Première particularité : l’état d’esprit du musicien (M.Jansen semble être le seul maître à bord) est affiché ouvertement et fait partie de la musique. Je m’explique. Le guitariste - chanteur déclare être particulièrement ouvert aux autres cultures et notamment celle du moyen orient, résultat : la musique est teintée de sonorités orientales et les paroles traitent beaucoup du sujet. Pour faire passer son message, il n’hésite pas à introduire des parties parlées par la chanteuse et qui expliquent, par exemple, que la religion ne prône pas la mort, mais que les religions sont toujours déformées par ceux qui ont le pouvoir : « Saif Al Din ».
Ces sujets assez particuliers côtoient les questions existentielles « Phantom Agony », les sujets classiques (chanté en latin bien sûr ) et l’inévitable chanson sur le départ apparemment bousculé de son groupe précédent « Run For a Fall ».Et la musique dans tout ça ?
Epica utilise la même recette que tous les autres groupes du genre, à savoir des guitares heavy et rapides, une dualité dans le chant (grognements/lyrique), une excellente chanteuse, et des orchestrations classiques grandioses. Mais il se démarque aussi par le fait que ce n’est ni le chant, ni les guitares qui mènent la danse, mais bel et bien les orchestrations. Les compositions sont vraiment basées sur du « classique » et on a souvent l’impression d’écouter la bande son d’un film tellement elles sont grandiloquentes. A en devenir pompeux ? Un peu. Du coup, les guitares sont un peu mises en retrait (même par rapport à la batterie), ce qui enlève une partie de leur puissance, et une certaine linéarité se fait sentir au bout de quelques morceaux. Cependant la chanteuse est très forte, les guitaristes inspirés (mais discrets) et les orchestrations toujours à la limite du « too much ».
Joli concept et bonne musique, les amateurs du genre se rueront dessus, quant aux autres, surtout les fans de grosses guitares, ils pourront passer leur chemin.