« Pensées Nocturnes » est le projet de Vaerohn, multi instrumentaliste, dont le but majeur semble de se démarquer de la scène de Black métal traditionnelle. Et il y réussi bien le bougre.
Si l’ensemble s’inscrit plutôt dans la mouvance Black métal dépressif et suicidaire (DSBM) à l’instar d’un Xasthur, autre projet porté par une seule personne, les digressions vers d’autres styles sont multiples. Que ce soit vers le jazz et le Blues (« Coups de Bleus »), vers le Black Métal symphonique (« Epitaphe »), ou la musique classique (principalement « Des-espoirs », mais cette influence est présente au travers de tout le disque) les racines de « Pensées Nocturnes » sont aussi variées que surprenantes. Ainsi « Epitaphe » semble par moment célébrer le mariage entre HF Thiéfaine et Eros Necropsique.
Attention tout de même, l’ensemble donne dans le brutal et dans le froid. Les tempos sont lents et oppressants, malgré quelques passages plus rapides. La voix est quant à elle la majeure partie du temps incompréhensible, mais ce n’est pas gênant. Les cris exhalent à merveille l’aliénation et la détresse.
Les compositions sont très riches. Les variations des tempos, des ambiances, des instruments concourent à éviter l’ennui. L’utilisation de différents instruments, piano, violons, basson, guitare acoustique, etc..., est parfaitement intégrée aux morceaux. Vaerohn ne se contente pas d’essayer d’épater la galerie avec ses multiples talents, il module, couche après couche, un univers glauque, froid et suffocant. La production, sans être exceptionnelle, réalise l’exploit de doter l’album d’un son à la fois clair et puissant mais également saturé et rêche.
Vraiment, écoute après écoute, ce « Vacuum » se révèle être un très bon premier essai, bourré de qualités et d’émotions. Un très bon compromis entre Black Métal, Musique classique et Ambiant, avec cette touche d’originalité et d’exigence qui démarque fortement le groupe de la concurrence. Peut être pourra-t-on regretter le son, le niveau un peu moyen de la batterie et un certain manque d’efficacité des riffs, mais ces petits détails ne sont pas suffisants pour altérer la très bonne impression que peut laisser cet album.