Clive Nolan fait partie de ces musiciens dont j'attends chaque nouvelle production avec impatience et qui bénéficie donc d'un à priori positif. A la réception de Skeletons In The Cupboard, tout semblait d'ailleurs se présenter sous les meilleurs augures : la pochette laissait présager un concept album dont le leader d'Arena a le secret ou, tout au moins, des compositions propres à nous transporter dans un univers fantasmagorique. Eh bien, en guise d'univers fantasmagorique, on a droit à un retour aux plus belles heures des années 80's et aux meilleurs moments d'une fameuse émission qui occupait le dimanche après-midi durant notre jeunesse.
Amis du rock progressif, que vous aimiez vous abreuver d'expérimentations à la King Crimson, de pêches métalliques à la Dream Theater, de mélodies planantes à la Pink Floyd, de délires complètement barrés à la Sweet Smoke ou de morceaux néo à la Alias Eye, passez dans tous les cas votre chemin. En revanche, s'il y a parmi nous quelques lecteurs égarés sur le web qui regrettent les grandes heures d'un Philippe Lavil, les belles frimousses de ces sacrés lascars d'A-Ha ou la carrière trop courte de Nena et ces 99 Luftballons, cet album est pour eux.
Ce constat est tellement surprenant que certains vont peut-être penser que je suis en colère, que j'ai passé une mauvaise nuit et que j'éprouve le besoin de me venger sur quelque chose mais non, il faut bien le reconnaître : le dernier album de Clive Nolan est un ramassis de déchêts musicaux, et rien que le fait de qualifier ces morceaux de "musical" est déjà un immense effort de ma part. Si vous voulez tout de même vous en persuader, écoutez simplement le morceau Beauty And The Beast. Allez, un petit effort, à quoi pensez-vous immédiatement ? Oui, c'est ça, la musique de ce fabuleux film des années 80's qu'était Ghostbusters !!! Non, vraiment, je n'exagère rien et c'est certainement cela le plus triste.
Si enfin on se place sur un plan technique, le constat est le même : les musiciens font bien leur boulot, mais sans talent ni passion, les chanteurs se disputent âprement le titre du plus désagréable vociférateur de l'histoire et la production est aseptisée, sans aucune chaleur.
Il paraît que cet album serait le premier d'une série de compositions jamais éditées auparavant. Qu'elles n'aient jamais été éditées, on le comprend. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'elle le soit maintenant. Soyons honnêtes : avec le succès d'Arena et de Pendragon, une telle production ne peut pas être motivée par un besoin d'argent. Alors, j'aimerais comprendre.